Espagne : un employé du consulat marocain à Madrid se voit refuser la nationalité pour espionnage

La troisième section de la chambre administrative de l’Audience nationale (juridiction n°2 du système judiciaire espagnol) a refusé la nationalité espagnole à un employé du consulat du Maroc à Madrid sur lequel le renseignement espagnol enquête depuis 2011 pour espionnage.

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L'ambassade du Maroc en Espagne. Crédit: DR

Appel rejeté. Selon l’agence de presse espagnole EFE, la justice a rejeté l’appel de l’agent présumé des services secrets marocains contre la décision du ministère espagnol de la Justice, qui a refusé de lui octroyer la citoyenneté du pays “pour des raisons d’ordre public et d’intérêt national”.

Le diplomate marocain aurait fait l’objet, depuis 2011, d’une enquête du Centre national espagnol de renseignement (CNI). En 2019, le CNI livre aux autorités ibériques un rapport “confidentiel” dans lequel il recommande de refuser d’accorder à ce fonctionnaire du consulat marocain la citoyenneté espagnole “pour des raisons de sécurité nationale”, disant posséder “des preuves de son étroite collaboration, depuis son arrivée en 2016 au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local, avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne”, des données mises en doute par l’employé marocain.

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D’après EFE, l’agent présumé des services marocains est marié à une citoyenne espagnole, a deux enfants, et vivait en Espagne depuis longtemps. Après y avoir poursuivi ses études entre 1989 et 1994, il est revenu en 2006 pour travailler comme interprète au consulat général du Maroc à Séville, avant de s’installer dans la capitale dix ans plus tard.

Chez nos voisins du nord, l’octroi de la nationalité aux étrangers est immédiatement refusé lorsqu’il s’agit de raisons d’ordre public ou d’intérêt national, même si le demandeur remplit les autres conditions, telles que la “bonne conduite civique”.