L'OMC abaisse fortement sa prévision de croissance du commerce mondial pour 2023

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a fortement abaissé mercredi sa prévision de croissance du commerce mondial pour 2023, dans une économie globalement grevée par de multiples chocs comme la guerre en Ukraine et les resserrements monétaires.

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Des conteneurs dans le port de Tanger Med, le 28 juin 2019. Crédit: AFP

Les économistes de l’OMC tablent actuellement sur une croissance du volume du commerce mondial des marchandises de 3,5% en 2022 – soit légèrement supérieure à la hausse de 3,0% prévue en avril, mais ils prévoient une augmentation de 1,0% pour 2023 – chiffre en forte baisse par rapport à l’estimation précédente de 3,4% publiée en avril.

Concernant le PIB mondial, d’après les nouvelles prévisions de l’OMC aux taux de change du marché, il devrait augmenter de 2,8% en 2022 et de 2,3% en 2023 (soit 1,0 point de pourcentage de moins par rapport aux prévisions précédentes pour ce dernier chiffre).

En comparaison, l’OCDE, qui a maintenu sa prévision à 3% pour 2022, a récemment annoncé tabler sur une croissance de 2,2% l’an prochain. Le FMI prévoit en revanche une croissance de 3,2% cette année, et de 2,9% en 2023.

Si les prévisions actuelles de l’institution se confirment, la croissance du commerce ralentira donc fortement en 2023, mais elle restera cependant positive.

Grande incertitude

L’OMC note toutefois qu’une grande incertitude entoure les prévisions en raison du changement de politique monétaire dans les économies avancées et de la nature imprévisible de la guerre lancée par la Russie en Ukraine.

Pour 2023, si les risques de dégradation venaient à se concrétisent, la croissance du commerce pourrait tomber jusqu’à -2,8%, mais en cas de bonnes surprises, elle pourrait atteindre jusqu’à 4,6%.

L’OMC explique que le commerce et la production « seront grevés par plusieurs chocs interdépendants » l’an prochain, dont la guerre en Ukraine, le niveau des prix de l’énergie, l’inflation et le resserrement de la politique monétaire.

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La demande d’importations devrait faiblir sous l’effet d’un ralentissement de la croissance provoqué par divers facteurs dans les grandes économies.

En Europe, la hausse des prix de l’énergie résultant de la guerre en Ukraine entraînera une compression des dépenses des ménages et une augmentation des coûts dans le secteur manufacturier, détaille l’OMC.

Aux Etats-Unis, le resserrement de la politique monétaire aura des répercussions sur les dépenses sensibles aux taux d’intérêt dans les domaines du logement, de l’automobile et de l’investissement en capital fixe par exemple.

La Chine reste confrontée à de nouvelles flambées de Covid-19 et à des perturbations de la production associées à une faible demande extérieure, poursuit l’OMC.