Alors que le gouvernement de l’enclave de Melilia a applaudi ce matin l’annonce de la reprise du trafic « ordonné » de marchandises, le dirigeants de Sebta ont, eux, fait preuve de beaucoup de prudence. Selon des sources du gouvernement local de l’enclave limitrophe de Fnideq, citées par l’agence de presse espagnole EFE, l’annonce « renforce l’évaluation que le gouvernement de la ville a faite au moment de la nouvelle relation établie entre les deux pays en avril dernier ».
Au lendemain du dénouement de la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid, le gouverneur de Sebta, Juan Jesús Vivas, affirmait que « s’il existe un climat de compréhension, de coopération, de collaboration loyale, efficace, transparente et sincère entre nos deux pays, entre l’Espagne et le Maroc, je pense que cela peut favoriser des questions très importantes pour Ceuta ». Pour ce politicien de droite, une telle entente « peut favoriser le bon fonctionnement des frontières une fois qu’elles seront ouvertes ».
Pour sa part, le secrétaire général du PSOE (membre de la coalition gouvernementale à Madrid, ndlr) à Sebta, Juan Gutiérrez, a prévenu que ce bureau de douane est « une demande historique des entrepreneurs, des agents sociaux et de tous les habitants de Ceuta« .
D’après EFE, la délégation du gouvernement central de l’enclave cite, elle aussi, une « adaptation » du poste frontalier de Tarajal pour cette ouverture.
Dans leur déclaration conjointe, Nasser Bourita et José Manuel Albares n’ont pas indiqué si les deux pays procèderont à la construction d’un poste de douane commerciale au point de passage de Tarajal. Auparavant, les échanges commerciaux par voie terrestre entre les deux enclaves et le Maroc étaient assurés par le poste de douane de Melilia, avant que ce dernier ne soit fermé en 2018, par initiative marocaine.