Son invitation à Paris suscite encore l’incompréhension. Militante pro-Polisario privilégiant l’action violente, Sultana Khaya était l’une des invités de la 87è Fête de l’Humanité (9,10 et 11 septembre), la grand-messe annuelle des mouvements de gauche et d’extrême-gauche organisée par le journal français éponyme.
Arrivée le 8 septembre à Paris, la militante a trouvé une tribune idéale pour la propagande du mouvement séparatiste et pour s’attaquer au Maroc. En compagnie de Mohamed Sidati, le représentant du Polisario en France, Sultana Khaya a pu rencontrer, deux jours plus tard, au siège du Parlement français, le député Jean-Paul Lecoq.
La rencontre avec le député communiste français lui a permis de deviser sur les « violations » supposées qu’elle aurait subies de la part du Maroc, notamment « l’état de siège, la torture et les tentatives d’assassinat », rapporte l’Agence de presse SPS. Mais l’agenda de la militante était bien plus chargé.
Figure de la propagande du Polisario
Sultana Khaya s’est ensuite rendue au Forum des associations organisé par la mairie du 15ème arrondissement de Paris pour promouvoir les associations militantes à travers le monde. Aux cotés de plus de 250 organisations des droits de l’homme, la représentante du Polisario présidait la délégation di Polisario, présente sous la bannière du CARASO, une obscure association dédiée aux disparus du Sahara.
Occasion saisie par l’activiste pour expliquer que son déplacement avait pour objectif de « sensibiliser l’opinion publique sur la réalité du vécu quotidien des Sahraouis » et sur une revendication du « droit à l’autodétermination », appelant un intervention de la France au nom de « pays des droits de l’homme« .
Sultana Khaya n’est pas novice dans la propagande anti-marocaine. En juin dernier après le renouvellement de son passeport par les autorités marocaines, cette activiste né à Boujdour avait quitté Laâyoune pour s’installer aux Iles Canaries. Depuis la rupture du cessez-le-feu par le Polisario en 2020, elle est devenue la nouvelle figure de la propagande médiatique et militante du mouvement séparatiste.
Fausse militante et bras armé de l’Algérie
Cataloguée comme une organisatrice de manifestations violentes destinées à provoquer les forces de l’ordres, selon Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Sultana Khaya avait longtemps investie la presse espagnole. Elle prétendait avoir perdu un œil lors d’un « assaut » par la police à l’ l’université Cadi Ayyad en 2007.
Se présentant comme la présidente de la Ligue pour la défense des droits de l’homme et la protection des ressources naturelles au Sahara, Sultana Khaya avait réussi à faire remonter sa propagande aux oreilles d’instances onusienne. Fin juillet 2021, la rapporteuse des Nations Unies, Mary Lawlor déclarait que l’activiste « aurait été harcelée à plusieurs reprises par les autorités marocaines »
« Au cours des sept derniers mois, les véhicules de police et de sécurité auraient bloqué l’accès à sa maison, empêchant sa famille de partir, et ses proches sont régulièrement dans l’incapacité de fournir des biens vitaux à sa santé ». avait ajouté la rapporteuse. Des accusations que l’ambassadeur représentant du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Omar Zniber, ne tardera pas à démentir intégralement.
Pas (encore) de réaction à Rabat ou à Paris
Pour ce dernier, Sultana Khaya est un « agent formée à prendre les armes » et « une fausse militante sahraouie » dont userait l’Algérie dans le but « d’attirer la compassion des défenseurs des droits de l’Homme » et dont la mission serait « d’organiser des manifestations violentes ».
« Sultana Khaya a participé à plusieurs cours et exercices militaires dans les camps de Tindouf en Algérie. Elle a dernièrement appelé et continue d’inciter à la violence armée contre les civils au Sahara marocain » indique Zniber, au sujet de la militante.
Son déplacement à Paris n’a pas encore suscité de réaction officielle, ni de la part des autorités marocaines, ni de leurs homologues françaises. Ses prises de parole dans des réunions publiques confirment encore la redoutable machine de propagande du Polisario dans les pays européens.