Une ancienne ministre espagnole soutient le rattachement de Sebta et Melilia au Maroc

Avec ses déclarations, Maria Antonia Trujillo, l’ancienne ministre espagnole du Logement a déclenché une vive polémique en Espagne. Elle a soutenu l’idée d’un rattachement des enclaves espagnoles au Maroc.

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Un pavé dans la mare en marge d’une conférence internationale. L’ancienne ministre espagnole du Logement, Maria Antonia Trujillo a affirmé que “la solution” pour les villes autonomes et le reste des territoires nord-africains de l’Espagne doit être “politique”, faisant par la même occasion des déclarations très controversées au sujet des enclaves espagnoles.

Devant un parterre d’étudiants et d’intellectuels marocains, l’ancienne ministre intervenait à la 1re conférence internationale intitulée “Relations hispano-marocaines : présent et avenir”, organisée par l’École normale supérieure de Tétouan en collaboration avec l’Université Abdelmalek Essaadi et le Centre marocain d’études et de recherches en économie et développement durable.

“J’y ai travaillé d’un point de vue historique, juridique et politique. Évidemment, je crois que la solution est politique”, a déclaré l’ex-ministre, qui estime que “le poids des arguments historiques et juridiques, qui existent et sont pertinents”, en faveur du statut espagnol de ces territoires, a-t-elle fait savoir. Elle ajoute que “l’évolution des faits qui exigent une réponse politique, éthique, raisonnable et acceptable pour les deux pays à travers un dialogue ouvert et sincère”.

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“Ceuta et Melilla ainsi que les affleurements rocheux et les îlots sont un affront à l’intégrité territoriale du Maroc ? Ce sont des vestiges du passé qui nuisent à l’indépendance économique et politique de ce pays et aux bonnes relations entre les deux pays”.

Avec ces déclarations, Trujillo, qui était membre du gouvernement dirigé par José Luis Rodríguez Zapatero, s’aligne sur “l’annexionnisme” promu par le Royaume vis-à-vis des deux enclaves.

En réaction à ces propos, “qui témoignent d’un mépris pour Sebta et Melilia”, le président de la ville de Sebta, Juan Vivas s’est insurgé de la position de l’ancienne ministre. Dans une déclaration au média espagnol El Faro de Ceuta, il considère “comme une déloyauté inacceptable que quelqu’un qui a été ministre du gouvernement espagnol fasse des déclarations contre l’Espagne.

“Cela démontre une profonde méconnaissance de l’histoire et du droit, ainsi qu’un manque absolu de respect pour les habitants de Sebta et Melilia”, a-t-il ajouté. Le président de l’enclave a également ajouté : “Nous sommes et nous nous sentons espagnols avant tout”, avant d’insister sur une souveraineté “garantie par l’ordre constitutionnel et l’État”.