Les condamnations des hommes de Bouteflika se poursuivent. Le tribunal de Sidi M’hamed de la capitale algérienne vient de se prononcer, hier, sur les affaires de l’ancien gouverneur de la Banque centrale Mohamed Loukal et de l’ancien ministre de la Santé Djamel Ould Abbes.
Le premier a été condamné à six ans de prison ferme pour “avoir acquis de manière contraire à la loi” le siège du centre technique des opérations de la banque d’Algérie à Hydra (une commune au sud d’Alger). Loukal a également écopé d’une amende d’un million de dinars algériens et été privé de ses biens immobiliers, selon la presse locale.
Le siège de l’agence en cause était auparavant au boulevard de Che Guevara, non loin du port de la capitale du pays, avant qu’il ne soit transféré selon une décision de Loukal à Hydra au sud de la métropole d’Alger. Il est alors accusé de “gaspillage de fonds publics, d’abus de pouvoir et d’octroi de privilèges indus à d’autres”.
Quant à l’ancien ministre de la Santé, la justice algérienne lui a reproché l’implication dans une affaire de “détournement des fonds destinés aux victimes du terrorisme qui ont été octroyés par l’émir du Koweït pour soutenir les familles et les victimes”.
Durant la “décennie noire” (guerre civile algérienne entre 1991 et 2002), l’émir du Koweït, alors Jaber al-Ahmad al-Sabah, avait octroyé à l’Algérie un don de cinq millions de dollars, en faveur des victimes des actes terroristes vécus par le pays durant cette période. Ould Abbes est accusé de détournement d’au moins 45.000 dollars à son propre profit. Par ailleurs, le chèque koweïtien destiné à Abdelaziz Bouteflika, alors président de la République, a complètement disparu, précisent les médias algériens.
Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président Abdelmadjid Tebboune, plusieurs anciens hauts responsables, majoritairement anciens ministres, ont été condamnés à la prison ferme sur fond de plusieurs affaires, notamment de fraude, de corruption et de détournement de fonds. Parmi ces personnalités phares de l’ère Bouteflika figurent Said Bouteflika, frère du feu président déchu, et les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.