Vers un nouvel assaut massif de migrants sur la clôture grillagée de Melilia ? Tout porterait à le croire, selon la presse espagnole. Plus de 2500 migrants d’origine soudanaise se trouveraient dans les environs de l’enclave, d’après le média espagnol La razon.
Les Soudanais seraient répartis en deux groupes, dans les environs du mont Gurugú et dans la zone d’Uixan (anciennement Minas del Rif). Arrivés à ces points, les migrants n’auraient d’autre “issue” qu’une entrée illégale en Europe par Melilia, à moins d’être emmenés par les forces de sécurité marocaines vers des points éloignés de la frontière.
Ils auraient payé trop cher et sont allés trop loin pour faire demi-tour. Selon ces déclarations rapportées par le média espagnol, sur la route du Soudan et sur leur passage en Algérie, il existe un réseau dirigé par un certain “Boss”, un Malien qui facilite leur arrivée dans les montagnes de Nador, près de Melilia.
C’est ce qui est indiqué dans le dossier en cours d’instruction devant les tribunaux de Nador contre les immigrants arrêtés le 24 juin, comme le rapporte. Selon les migrants eux-mêmes, une fois dans les montagnes près de Nador, ils se seraient organisés dans plusieurs camps dans les bois, attendant le moment de sauter la barrière, dans une structure hiérarchique avec un chef maximum et des sous-groupes commandés par une douzaine de chefs.
Avant d’atteindre les forêts de Nador, les migrants traversent des milliers de kilomètres depuis le Soudan en proie à des conflits en empruntant deux routes : l’une passe par la Libye et l’Algérie, l’autre par le Tchad, le Niger, le Mali et l’Algérie.
Selon les informations rapportées, de nombreux migrants s’accordent à dire que la coordination et la communication entre les différents membres du réseau “Boss” se font par le biais d’applications de messagerie et d’un groupe Facebook fermé, où ils décident comment et quand franchir la clôture de Melilia.
D’autre part, profitant du beau temps et de la température de l’eau, les tentatives de passage à la nage vers Melilia sont constantes — environ 25 par jour, dont certains mineurs — sur les quatre ou cinq qui y parviennent. Il s’agirait d’un flux faible, mais permanent.
Quoi qu’il en soit, les forces sécuritaires et militaires marocaines maintiennent un contrôle étroit aux abords de Melilia (également à Sebta, où plusieurs opérations ont déjà été menées avec des arrestations) afin d’éviter les sauts de clôtures et des incidents similaires à ceux enregistrés en juin.