L’optimisme règle au Centre marocain de conjoncture (CMC). Bien que les prévisions du gouvernement, de Bank Al-Maghrib et de la Banque mondiale ne dépassent pas les 4,5 %, 4 % et 4,3 % pour 2023, le CMC table, quant à lui, sur un taux de croissance de 5,4 %.
“L’année 2023 serait un exercice foncièrement singulier, entouré de fortes zones d’ombre et d’incertitudes, à tel point qu’un grand nombre de difficultés se sont mises au travers de l’anticipation des performances macro-économiques”, indique le centre dans un communiqué issu de sa dernière publication mensuelle, un spécial intitulé “La croissance économique : contraintes et capacités de résilience”.
Pandémie et guerre en Ukraine, des effets à long terme
Toutes les économies du monde continueraient à subir les affres des effets de la pandémie et des retombées néfastes de la guerre en Ukraine et de ses prolongements, relève le centre. En effet, les principales tendances économiques qui se sont dessinées au milieu de l’année en cours ont pris un tournant inattendu sur fond d’inquiétudes et de doutes faisant craindre le début d’une période de stagflation.
D’après le CMC, les multiples chocs frappant l’économie mondiale provoquent des effets dévastateurs, rappelant que la croissance mondiale devrait passer de 6,1 % en 2021 à 3,6 % en 2022, et l’inflation reste très élevée.
Dans ce contexte, les pouvoirs publics font face à des arbitrages difficiles. Il s’agit d’une part de lutter contre l’inflation sans pénaliser la reprise et, d’autre part, d’aider les populations vulnérables pénalisées par la hausse des prix tout en reconstituant une marge de manœuvre budgétaire.
La conduite de la politique monétaire et de la politique budgétaire devrait aussi se faire de manière différenciée selon les pays en fonction de l’exposition à la guerre, de l’évolution de la pandémie et de la vigueur de la reprise, estime le CMC.
Dans ce spécial, le CMC jette la lumière sur d’autres questions dont l’économie bleue, qui constitue selon le centre d’un levier de développement économique et du bien-être des populations.
Les Flux d’investissement étrangers (IDE) sont un autre sujet traité par le CMC, pour qui la politique d’ouverture adoptée par le Maroc en la matière n’a de cesse de déployer des mesures d’encouragement, pour mettre à profit cette forme de participation.
Il bénéficie, pour ce faire, de nombreux atouts, dont le plus déterminant réside dans sa situation géographique à la croisée des chemins des échanges internationaux, ajoute le centre.
La publication se focalise par ailleurs sur “le difficile équilibre” entre le soutien au pouvoir d’achat et le renforcement de la compétitivité dans le cadre de la revalorisation du salaire minimum ainsi que les perspectives à moyen et long termes de l’hydrogène vert comme vecteur de croissance et de transition énergétique.
(avec MAP)