A la CGEM, le volet social et le bien-être de nos concitoyens sont au cœur de nos priorités”, a assuré Chakib Alj lors d’un panel sous le thème “La protection sociale : quels leviers d’accompagnement ?”, tenu dans le cadre du colloque international sur la protection sociale, réitérant l’engagement du secteur privé marocain pour la réussite de ce chantier royal.
Les entreprises marocaines prêtes à investir
La Confédération, a-t-il poursuivi, est mobilisée depuis plusieurs décennies, pour la mise en place et le financement d’un arsenal de programmes sociaux (retraites, Caisse nationale de sécurité sociale – CNSS et Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite – CIMR, Assurance maladie obligatoire – AMO, allocations familiales et indemnité de perte d’emploi), notant que les entreprises marocaines sont aussi prêtes à investir, en partenariat public-privé, pour la construction d’hôpitaux de proximité, la formation d’une nouvelle génération de personnel médical et l’accélération de la digitalisation du système de santé.
Dans ce sens, Alj a souligné la nécessité d’“instaurer l’étanchéité entre les différents régimes de couverture médicale”, affirmant que le chantier de la protection sociale était également un levier accélérateur pour l’intégration de l’informel qui représente, selon les chiffres de Bank Al-Maghrib, 30% du PIB.
Le patron des patrons a en outre rappelé l’étude sur l’informel menée par la CGEM en 2018 (actualisée en 2021), citant à cet effet ses principales recommandations. Il s’agit de la mise en place de mécanismes simplifiés de protection sociale, la révision du mécanisme de la Contribution professionnelle unique pour indexer la cotisation à la capacité de paiement de chacun, l’utilisation de la solution des “chèques emploi-service” pour favoriser notamment la déclaration des travailleurs domestiques et la mise en place d’un package d’incitations visant la TPME (Small Business Act) et facilitant, entre autres, l’accès aux marchés publics et à des financements.
Il est aussi question de la mise en place de zones d’activités économiques et structuration des marchés, notamment au profit de marchands ambulants, de l’interconnexion des bases de données existantes (Direction générale des impôts, CNSS…) pour une meilleure lecture des pratiques informelles (par exemple la sous-déclaration), ainsi que de l’accélération de la cadence de la stratégie nationale d’inclusion financière, avec le paiement mobile comme cas d’usage à fort impact pour la dématérialisation du cash et une meilleure traçabilité des opérations commerciales.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a noté que la protection sociale était un sujet qui intéresse en premier lieu les salariés et le mouvement syndical, ajoutant qu’assurer une couverture sociale à l’ensemble des salariés constitue une des grandes revendications de l’Union.
De plus, Il a relevé que l’UMT en tant que mouvement syndical adhère à cette grande réforme, et s’est déjà mobilisée en interne, dans les milieux ouvriers pour faire intérioriser ce changement sociétal en vue notamment de pousser les structures syndicales sectorielles et territoriales à se mobiliser.
Cette mobilisation se traduit par des actions de mobilisation et de formation de leurs cadres dirigeant et surtout par l’implication du mouvement syndical et des partenaires sociaux dans les instances de gouvernance des caisses de retraite, explique Moukharik.
“Le chantier social du siècle”
De son côté, le président du Conseil régional de Casablanca-Settat et vice-président de l’Association des régions du Maroc, Abdellatif Maâzouz, a affirmé que le chantier de la généralisation de la protection sociale constituait “le chantier social du siècle pour un pays comme le nôtre”, insistant sur l’importance de respecter les délais et les objectifs de ce chantier fédérateur et mobilisateur tracés par le souverain.
“Il s’agit d’un chantier auquel on s’inscrit aussi puisqu’il touche l’humain dans ce qui a de fondamental, sa santé (assurance maladie) et sa dignité à travers aussi bien la retraite que l’indemnité pour perte d’emploi”, a-t-il fait valoir.
Quant à Anush Bezhanyan, manager de l’unité protection sociale et emploi de la région Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) à la Banque mondiale, qui intervenait à distance, a mis en exergue l’importance du chantier royal relatif à la protection sociale qui, selon elle, est la pierre angulaire du développement et de la croissance de toute société.
Elle a en outre fait observer que la digitalisation pouvait constituer une grande avancée pour tout projet de protection sociale, notant que celle-ci permet de dématérialiser les services et améliorer la gestion des données, et ainsi gagner en intelligence organisationnelle.
(avec MAP)