Washington affirme avoir tué le chef de l’État islamique pour la Syrie

Les États-Unis ont annoncé le 12 juillet avoir tué le chef du groupe État islamique (EI) en Syrie lors d’une frappe de drone dans le nord-ouest du pays, un nouveau coup porté à l’organisation jihadiste.

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Un soldat américain en patrouille à Rumaylan, dans la province syrienne de Hasakeh, sous le regard d'une femme et de sa fille, dans le nord-est de la Syrie, le 22 juin 2021. Crédit: Delil Souleiman / AFP

Maher al-Agal, présenté comme “l’un des cinq plus hauts dirigeants” de l’EI, a été tué alors qu’il roulait à moto près de la ville de Jandairis et son plus proche conseiller a été “gravement blessé”, précise le Pentagone dans un communiqué. Il était “chargé de poursuivre de façon incisive le développement des réseaux de l’EI hors d’Irak et de Syrie”, a affirmé le porte-parole du commandement central de l’armée américaine au Moyen-Orient, le colonel Joe Buccino.

Le président américain Joe Biden s’est félicité dans un communiqué du succès de l’opération qui “élimine un terroriste clé” et “affaiblit de façon considérable la capacité de l’EI de préparer, financer et conduire ses opérations dans la région”.

Confirmation syrienne

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a confirmé la mort de Maher al-Agal, présenté comme “le gouverneur pour le Levant” de l’EI, dans cette frappe.

Les Forces démocratiques syriennes, alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont pour leur part indiqué qu’une personne avait été tuée et une autre blessée dans une frappe aérienne visant une moto dans la région d’Alep.

“À chaque fois qu’un chef de l’EI est tué, il est remplacé dans la foulée”

Damien Ferré, fondateur de Jihad Analytics

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie, et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son “califat” autoproclamé être renversé sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019. Depuis, l’organisation a plusieurs fois été déstabilisée par la mort ou la capture de ses dirigeants en Syrie.

Pour rappel, le grand chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué lors d’un raid américain en 2019 et son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a été éliminé en février dans une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest du pays, région sous contrôle de jihadistes.

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En juin, les forces américaines ont capturé un “responsable de premier plan de l’EI” lors d’une opération héliportée dans le Nord syrien. Hani Ahmed Al-Kurdi était un ancien chef de l’EI à Raqa, un ex-fief du groupe jihadiste en Syrie, selon la coalition antijihadiste menée par les États-Unis.

Défait militairement dans ses anciens fiefs, l’EI “continue à représenter une menace pour les États-Unis et leurs alliés dans la région”, a toutefois souligné le colonel Buccino.

Damien Ferré, fondateur de Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber, a indiqué à l’AFP que la mort de ce dirigeant “ne devrait pas vraiment impacter” le groupe jihadiste. “À chaque fois qu’un chef de l’EI est tué, il est remplacé dans la foulée”, a-t-il rappelé.

Cependant, “l’EI en Syrie n’est plus que l’ombre d’elle-même”, a souligné l’analyste. “Elle est encore capable de mener des attaques contre les forces syriennes et de mener ici ou là des opérations contre les forces kurdes, mais cela n’a plus rien à voir avec la période du califat.”