Dans une lettre de démission datée de jeudi, le “whip” en chef adjoint (adjoint du responsable de l’administration du système Whip du parti, qui veille à ce que les membres assistent et votent au parlement lorsque la direction du parti requiert un vote à la majorité, ndlr), Chris Pincher, reconnaît avoir “beaucoup trop bu” et présente des excuses pour s’être “couvert de honte, (lui) et d’autres personnes”.
Selon plusieurs médias britanniques, l’élu conservateur de 52 ans a procédé à des attouchements sur deux hommes dont un député dans un club privé du centre de Londres, le Carlton Club, mercredi soir, entraînant des plaintes auprès du Parti conservateur.
S’il a démissionné de sa fonction de “chief whip” adjoint, Chris Pincher reste toutefois député, ce qui a déclenché des appels à son exclusion du parti et à une enquête interne.
“Il est hors de question que les conservateurs ignorent une agression sexuelle éventuelle”, a tweeté Angela Rayner, la numéro 2 du Parti travailliste, principale formation d’opposition.
“Boris Johnson doit maintenant dire comment Chris Pincher peut rester député conservateur”, a-t-elle ajouté, déplorant une “totale dégradation des normes de la vie publique” sous le Premier ministre.
There can be no question of the Conservatives sweeping a potential sexual assault under the carpet.
Boris Johnson must now answer how Chris Pincher can remain a Conservative MP at all.
Standards in public life have been utterly degraded on this PM’s watch.
— Angela Rayner 🌹 (@AngelaRayner) June 30, 2022
Nommé en février, Chris Pincher avait déjà démissionné comme “whip junior” en 2017, accusé d’avoir fait des avances sexuelles à un athlète olympique et potentiel candidat conservateur aux élections.
Cette affaire s’ajoute à une série embarrassante d’autres affaires à caractère sexuel pour le parti au pouvoir ces derniers mois. Un député soupçonné de viol, non nommé, a été arrêté puis libéré sous caution mi-mai, un autre a démissionné en avril pour avoir regardé de la pornographie à la Chambre sur son téléphone portable en avril, et un ancien député a été condamné en mai à 18 mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent de 15 ans.
Le gouvernement de Boris Johnson a également été secoué par des scandales comme celui des fêtes organisées à Downing Street malgré les restrictions anti-Covid durant la pandémie, qui ont valu au dirigeant de faire l’objet d’un vote de défiance par son propre camp, auquel il a survécu de peu. Il a déjà payé cher ces affaires dans les urnes, les conservateurs ayant été sèchement battus lors de deux élections partielles en juin.