Dans un message adressé, lundi, aux participants à la conférence de lancement du Forum africain des investisseurs souverains ASIF (Africa Sovereign Investors Forum), qui se tient à Rabat, le roi a indiqué que les fonds souverains et stratégiques d’investissement sont de puissants révélateurs d’opportunités et constituent des aiguillons pour une meilleure allocation des capitaux vers les secteurs créateurs de valeur économique et à fort impact social.
Remédier à un accès timide au capital
A ce jour, le roi constate que « l’accès au capital reste timide et principalement dominé par les financements des agences et banques de développement », notant qu’il est temps que l’Afrique puisse s’affirmer, prendre son destin en main et occuper le rang qui lui échoit.
Pour ce faire, les fonds souverains et stratégiques ont le mandat d’agir en investisseurs avisés et patients assurant le relais entre les priorités nationales à long terme et les investisseurs privés, dans le cadre d’une approche partenariale et de développement durable, a soutenu le souverain dans ce message, dont lecture a été donnée par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Faouzi Lekjaa.
Rappelant les efforts continus déployés par le Royaume au service des intérêts du continent africain et en faveur de son essor économique, le souverain a assuré que « l’Afrique est un choix de cœur et de raison. C’est un choix clair et volontariste, matérialisé par Notre engagement à travers de nombreuses initiatives qui dynamisent et promeuvent la coopération et le développement économique interafricain ».
« Un choix de faire aujourd’hui de l’investissement un moteur de développement économique et social et d’intégration régionale et continentale en Afrique », a-t-il insisté, mettant en avant les approches inclusives et partenariales dans lesquelles le Maroc s’est engagé pour faire face aux nombreux défis actuels et futurs.
Pour faire face aux enjeux et défis majeurs auxquels le continent africain se trouve confronté, le roi a appelé à tout mettre en œuvre pour « accélérer les démarches volontaristes et concertées en matière d’investissement, pour répondre aux aspirations légitimes de nos peuples de manière durable ».
Le souverain n’a donc pas manqué, à cette occasion, de saluer les fonds souverains et stratégiques africains pour la tenue de cette conférence, qui « ne manquera pas de promouvoir le développement et la réalisation de projets structurants à fort impact d’intégration dans notre continent ».
Cette initiative est « une autre expression de la détermination des forces vives de l’Afrique d’être les acteurs de son progrès et de son développement. Nous y voyons l’illustration de l’Afrique que Nous appelons de nos vœux, une Afrique entreprenante et audacieuse, relevant ses défis et les transformant en opportunités », a relevé le roi.
Signature de trois accords
Lors de ce Forum africain des investisseurs souverains (ASIF), trois accords ont été signés. Un protocole d’accord de création d’ASIM a été conclu par Ithmar Capital et une dizaine de fonds souverains africains. Ce protocole consolide et accélère les principes clés de la déclaration conjointe, fixe une feuille de route ambitieuse et des objectifs clairs et organise la gouvernance entre les membres.
Il s’agit aussi de la signature d’une lettre d’intention entre la Banque africaine de développement (BAD), Africa50 et ASIF, pour la coopération autour des sujets d’identification et de préparation de projets, la mobilisation de capitaux pour la préparation et la réalisation des projets, et la coopération pour le développement des compétences et expertises.
De plus, Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), ADQ des Émirats Arabes Unis, Kuwait Investment Authority (KIA), et ASIF ont signé la déclaration de Rabat et ce, en guise d’expression de soutien à l’initiative ASIF.
A l’occasion, le directeur général d’Ithmar capital et président d’ASIF, Obaid Amrane s’est dit convaincu que cette initiative pourra répondre à de nombreux challenges auxquels les investisseurs internationaux font face, en ce qui concerne l’investissement en Afrique et permettra certainement d’ouvrir les opportunités pour un impact positif sur le continent.
(Avec MAP)