Le recours aux tribunaux pour réclamer cette compensation est l’une des voies envisagées par les travailleurs, qui se plaignent d’avoir rencontré de nombreux obstacles pour être réembauchés par leurs anciens employeurs espagnols en raison d’obstacles bureaucratiques et monétaires imposés, selon eux, par l’Espagne.
Avant la fermeture des postes frontaliers entre le Maroc et les enclaves de Sebta et Melilia en raison de la pandémie, ces dernières comptaient 1 847 Marocains ayant un contrat espagnol valide, mais après plus de deux ans de fermeture, il n’en reste que 80.
Ces 80 personnes, a expliqué à EFE Atika Jatta, représentante de l’Union marocaine du travail (UMT), vivaient déjà à Melilia avant la réouverture, et les autres sont à Nador en attendant que leurs anciens employeurs les réembauchent.
Selon la même source, les employeurs espagnols se sont heurtés à un changement de la part de l’Espagne, qui leur demande maintenant de passer par plus de procédures bureaucratiques et de payer plus de frais de sécurité sociale à l’embauche, de sorte qu’ils finissent par abandonner. Aucun ancien travailleur de Melilia n’a reçu de visa spécial pour entrer dans la ville espagnole depuis la réouverture des frontière le 31 mai pour les travailleurs transfrontaliers ayant un contrat valide.
Plus d’un millier de ces travailleurs sont des femmes qui faisaient des travaux de soins et de nettoyage pour des Espagnols et qui ont vu leur contrat prendre fin brutalement en 2020 sans recevoir d’indemnités de licenciement.
Ces travailleurs ont déjà organisé plusieurs manifestations pour demander qu’ils soient autorisés à passer à Melilia pour régler leurs papiers, comme c’était le cas avant 2020, lorsque tous les habitants de la région de Nador et aussi de la région de Tétouan avaient le droit d’entrer dans les villes espagnoles pendant la journée sans visa, une exemption qui n’a pas été rétablie.
Si leurs protestations n’aboutissent pas, dit Jatta, ils recourront aux tribunaux pour demander une compensation pour le licenciement et pour les années de cotisation au système de sécurité sociale espagnol, pour laquelle ils prévoient de rencontrer des avocats internationaux la semaine prochaine.
(Avec EFE)