Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MAC), communément appelé « taxe carbone », est une mesure qui prévoit l’instauration d’une taxe appliquée aux entreprises étrangères jugées polluantes. Pour sa part, Ryad Mezzour s’est dit impatient pour « enfin comprendre comment ce mécanisme va fonctionner de manière précise ». « Il y a six options sur la table et dans le cadre de ces six options, la taxe peut aller de une à cent fois les barrières décidées », a-t-il dit, lors d’une intervention dans un Forum organisé par la BCP ce mardi 31 mai à Rabat.
En vertu de ce mécanisme, les exportateurs des 27 devront déclarer, à partir du 1er janvier 2023, les émissions intégrées dans leurs marchandises. Ainsi, cette taxe cible cinq produits, dits à forte intensité de carbone, dont les engrais, le fer et l’acier. Pour Mezzour, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. « De manière générale le Maroc est bien préparé », a-t-il dit.
La préoccupation majeure du ministre est d’assurer l’accès des industries exportatrices marocaines aux énergies renouvelable. Il indique dans ce sens que l’accès à l’électricité en haute tension fonctionne bien, alors que l’accès à celle en moyenne tension « a pris du temps ».
En vue de décarboner l’industrie marocaine, Mezzour dit tabler sur l’économie circulaire. « Dans le cadre de l’économie circulaire, on avance avec des des projets sur les métaux, les déchets ménagers et industriels et sur le textile », a-t-il déclaré. Le but étant d’aboutir à une fibre recyclée et une économie circulaire conformes aux attentes des clients, devenus plus « exigeants par rapport à ces sujets ».
Quant aux attentes des importateurs européens, le ministre a indiqué que son département travaillait sur la certification de l’empreinte carbone des produits marocains. Cela permettra la mise en place d’un marché de carbone national, mais progressivement. « Tout est en marche (…) le 1er janvier 2023, tout sera en place », a-t-il rassuré.