Inauguré ce mercredi 1er juin à Casablanca, par le directeur général de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), Nabyl Lakhdar, et le président de la filiale marocaine de l’entreprise suisse SICPA, Eric Besson — ex ministre français de l’Energie et de l’Industrie sous l’ère Sarkozy —, ce nouveau centre de codage de vignettes fiscales s’étend sur une surface de 4800 m² et comprend un effectif de 130 collaborateurs marocains.
Le centre a pour vocation d’imprimer des codes uniques sur des vignettes fiscales, dont le design a été personnalisé pour le Maroc. Ces codes contiennent des informations, dites sécurisées, lisibles par machine, et des caractéristiques de personnalisation pour des informations lisibles à l’œil nu. Selon Eric Besson, ces machines, “dites de codage, servent à mettre des numéros uniques sur les vignettes de façon à pouvoir tracer n’importe quel produit”.
“Si un jour il y avait par exemple un problème sur des sodas et que vous disiez ‘je veux retirer tel produit’, on saurait très exactement où il a été produit, importé, etc. C’est donc un marquage extrêmement précis”, nous explique-t-il.
Géant mondial du marquage fiscal des biens soumis aux taxes accises (impôts indirects perçus sur certains produits de consommation), SICPA profite de son partenariat avec le Maroc pour poser un premier pied en Afrique.
Ainsi, le royaume a été le premier pays à adopter certains programmes jugés “ambitieux” par la compagnie suisse, notamment SICPATRACE, qui est un système numérique de gestion de timbres fiscaux utilisé pour le contrôle à l’échelle nationale de la production, de l’importation, de l’exportation et de la distribution des produits soumis aux droits d’accises. “Une quinzaine de pays africains ont suivi les pas de Rabat”, nous indique le patron de SICPA Maroc.
Partenariat SICPA-Maroc
Selon notre interlocuteur, la première version de ce partenariat a été signée en 2010, lorsque cette entreprise suisse a commencé à marquer les produits soumis aux taxes accises, puis renouvelée en 2014 et 2019. “Le Maroc avait donc choisi un certain nombre de produits, notamment les boissons alcoolisées, les produits du tabac, les eaux minérales et les sodas”, détaille Besson.
Depuis, les volets de cette collaboration ont été élargis comprenant, désormais, la formation de la main d’œuvre et le transfert de savoir-faire. “Depuis 2019, la douane marocaine a voulu accroître les contreparties, pour le Maroc, de la présence d’un certain nombre de sociétés, dont SICPA” notamment en termes de création d’emplois, nous a déclaré Eric Besson.
“Le directeur de la douane a également appelé au transfert du savoir-faire. Nous avons alors décidé que ces vignettes, qui étaient, jusque-là, fabriquées et marquées en Suisse, le seraient désormais au Maroc. On a donc formé la main d’œuvre locale à cette exigence de très haute qualité, puisque ce sont des vignettes très sensibles et qui ne doivent pas être abîmées, ni falsifiées”, a-t-il ajouté.