Le rapprochement israélo-turc peut aider les Palestiniens, selon le ministre turc des Affaires étrangères

Le rapprochement entre la Turquie et Israël pourrait bénéficier aux Palestiniens, a assuré mercredi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu lors d’une rare visite à Jérusalem dans le cadre d’un dégel diplomatique entre les deux pays.

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Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, reçu par son homologue israélien Yair Lapid, le 25 mai 2022 à Jérusalem. Crédit: Twitter @yairlapid

Il s’agit de la première visite en Israël d’un ministre des Affaires étrangères turc depuis 15 ans. Cavusoglu est arrivé mardi à Tel-Aviv et s’est rendu d’abord à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il a annoncé une série d’accords pour soutenir l’économie palestinienne en difficulté.

“Nous pensons que la normalisation de nos relations aura un impact positif sur la résolution pacifique du conflit” israélo-palestinien, a affirmé mercredi Mevlut Cavusoglu lors d’une conférence de presse avec son homologue israélien Yaïr Lapid à Jérusalem.

Le ministre turc, qui doit repartir mercredi en fin de journée, a affirmé que le dialogue ces dernières semaines entre Ankara et Israël avait permis de “maintenir le calme” lors de récentes violences à Jérusalem.

Rapprochement sur fond d’escalade israélienne en Cisjordanie occupée

En avril, des heurts entre policiers israéliens et Palestiniens ont fait un mort et près de 300 blessés palestiniens sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme, situé dans le secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.

Le ministre turc s’est rendu sur l’esplanade dans l’après-midi, a prié à la mosquée Al-Aqsa et s’est entretenu avec cheikh Azzam Al-Khatib, directeur du Waqf, organisme qui administre les lieux saints musulmans de la Vieille Ville.

“La Turquie est prête à prendre des responsabilités pour continuer les efforts en vue du dialogue” israélo-palestinien, a affirmé plus tôt Cavusoglu, qui s’est également rendu au mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem.

Israël et la Turquie ont salué récemment un tournant dans leurs relations après la visite du président Isaac Herzog en mars en Turquie, la première d’un chef d’État israélien depuis 2007 dans ce pays.

Des hauts et des bas

Les relations bilatérales s’étaient tendues en 2010 avec l’affaire du Mavi Marmara, lorsque des forces israéliennes avaient lancé un assaut meurtrier sur ce navire turc tentant d’acheminer de l’aide à la bande de Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien.

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Les deux pays avaient ensuite rappelé leurs ambassadeurs en 2018 après la mort de manifestants palestiniens à Gaza. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, fervent défenseur de la cause palestinienne, a souvent critiqué les politiques israéliennes envers les Palestiniens.

“Nous ne prétendrons pas que notre relation n’a pas eu des hauts et des bas”, a affirmé Lapid mercredi. “Même dans les moments de tensions politiques, la coopération économique entre nos pays s’est toujours accrue”, a-t-il salué, annonçant la remise sur pied de la commission économique bilatérale.

Mardi à Ramallah, le chef de la diplomatie turque a signé neuf nouveaux accords, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation et du commerce, dans le but de soutenir l’économie palestinienne.