La dette privée mondiale a bondi de 13 % du produit intérieur brut mondial en 2020, plus vite qu’elle ne l’avait fait pendant la crise financière mondiale, et presque aussi vite que la dette publique.
D’après les estimations de l’institution, au regard des récents niveaux d’endettement, l’effet de frein cumulé sur la reprise pour les trois années à venir pourrait se chiffrer, en moyenne, à 0,9 % du PIB dans les pays avancés et à 1,3 % dans les pays émergents.
« Les États ont réussi à atténuer le choc économique de la pandémie en fournissant des liquidités abondantes aux ménages et aux entreprises frappés par la crise, via des garanties de crédit, des prêts concessionnels et des moratoires sur les paiements d’intérêts. Or, si ces politiques ont efficacement soutenu les bilans, elles ont également entraîné une flambée de la dette privée », a indiqué le FMI dans un blog publié lundi.
L’effet de ces politiques a prolongé l’augmentation soutenue de l’endettement que les conditions financières favorables en place depuis la crise financière mondiale de 2008 avaient jusque-là alimentée.
L’analyse du FMI montre que le frein à la croissance en période post-pandémique pourrait être beaucoup plus puissant dans les pays où l’endettement est plus concentré sur les ménages en difficulté financière et les entreprises vulnérables, l’espace budgétaire est restreint, le régime d’insolvabilité est insuffisant et la politique monétaire doit se durcir rapidement.
A titre d’exemples, la Chine et l’Afrique du Sud qui ont connu les plus fortes augmentations du ratio d’endettement des ménages. Et parmi les pays avancés, l’endettement des ménages à faibles revenus a davantage augmenté aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni qu’en France et en Italie, où la dette des ménages les plus pauvres a même diminué.
« Alors que les pays voient leur activité se redresser et que l’inflation s’accélère, les pouvoirs publics, au moment d’organiser le retrait des dispositifs d’aides exceptionnels qu’ils ont mis en place, doivent prendre en compte les conséquences d’un resserrement des politiques budgétaire et monétaire sur les ménages et les entreprises les plus fragiles sur le plan financier », recommandent notamment les experts du FMI.
(Avec MAP)