“Notre rôle dans la société est de promouvoir notre culture, notre mode de vie au reste du monde à travers notre propre prisme”, annonce celui qui se définit avant tout comme un artiste. Karim Chater, 24 ans, sillonne la ville de Casablanca à la recherche de spots, d’ambiances, de personnes susceptibles de l’inspirer. Son terrain de jeu favori ? Karyane Rhamna, bidonville près duquel il a grandi et habite toujours, dans le quartier de Sidi Moumen. “Mon environnement est ma première inspiration : il est traditionnel, empreint d’une culture folle et aussi très original”, explique-t-il.

Les créations visuelles de l’artiste, empruntent d’une certaine nostalgie, font mouche. C’est que le “style beldi” s’inspire de la jeunesse des parents de Karim : “Dans les années 1980, mes parents s’habillaient dans l’unique boutique du quartier, avec des vêtements vintage. Ça m’a donné l’amour de ce style, de cette époque que je n’ai pas connue.” 

Cherchant une forme beauté dans chaque élément, chaque scène — même banale, Karim se joue des clichés du quotidien pour mieux les sublimer.