Finale de la CAN: Quand la frontière s'embrase
Finale de la CAN: Quand la frontière s'embrase
Dès la fin du match de finale le 19 juillet, des milliers d’Algériens et de Marocains se sont précipités le long de la frontière pour célébrer la victoire des Fennecs à la Coupe d’Afrique des nations face au Sénégal. Si les scènes de liesse se sont multipliées au Maroc, qui vit le sacre par procuration, c’est à Bin Lejraf que la communion était la plus forte. Les barbelés n’ont pas entamé la joie des deux peuples et leur volonté d’union, d’Oujda à Saïdia. Le temps d’une nuit, les frontaliers semblaient de nouveau unis par la même joie. “Nos deux peuples sont trop proches, encore plus dans des moments comme celui-ci. Abattre les frontières, c’est logique”, plaidait Hassanne, un militant d’Oujda, avant le match. [Photos et texte : Clément Di Roma]
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Deux nationales se croiseraient presque à l’entrée de Saïdia, si elles n’étaient pas coupées par la frontière. Les routes, à quelques mètres l’une de l’autre, sont envahies par les supporters après le dernier coup de sifflet. Côté algérien, les véhicules s’entassent un à un et ne repartiront qu’au petit matin.
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Côté marocain, il faut marcher trente minutes depuis la plage de Saïdia avant d’apercevoir les drapeaux algériens ou passer en scooter les barrages militaires.
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Quelques Algériens, en visite pour des vacances en famille, se sont retrouvés du côté marocain de la frontière. Ici, on célèbre sans différences, dans la communion, au rythme des vuvuzelas.
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“On se croirait en Algérie ici, avec tous ces drapeaux et maillots de l’équipe”, observe Amine, un étudiant. D’Oujda à Saïdia, la région s’est drapée de vert et rouge. Les drapeaux des Lions de l’Atlas côtoient les couleurs voisines, comme s’ils étaient eux aussi en finale.
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“Le seul espoir ici, c’est la réouverture ”, observe Adam, un Franco-marocain de la région. Ses cousins vivaient de la contrebande d’essence à la frontière, mais ils sont aujourd’hui incapables de continuer. “Ces jeunes, on leur a enlevé le pain et on n’a rien offert en retour. Avant c’était du commerce, maintenant c’est de la survie ”, poursuit-il
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“One two three, viva l’Algérie !” Les mêmes cris de joie se rencontraient dans le no man’s land de Bin Lejraf.
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“Les frontières ont divisé les familles, explique Sonia, originaire du village frontalier d’Ahfir, devant les lumières des feux d’artifice. Regardez autour de vous, ceux qui disent que les Marocains n’aiment pas les Algériens, il faut leur montrer cette joie.”
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Fumigènes et feux d’artifice illuminent la foule, encadrée par une dizaine de policiers.