Cafés mobiles : des reconversions professionnelles forcées par la pandémie

Cafés mobiles : des reconversions professionnelles forcées par la pandémie

Covid oblige, les professionnels des cafés ont été contraints de diversifier leur savoir-faire en dehors de leurs commerces, donnant naissance à un service jusque — là méconnu au Maroc : les cafés mobiles.

 

Nous avions l’habitude de les voir à proximité des sites touristiques en Europe ou dans les films américains, au milieu des quartiers d’affaires, servant un espresso ou un chocolat chaud à des passagers pressés par le temps. Aujourd’hui, les cafés mobiles se sont multipliés au Maroc, devant les espaces bureaux ou longeant les différentes côtes du royaume. Redoublant de créativité, ils cherchent désormais à attirer et fidéliser la clientèle avec des noms originaux, des lumières attractives ou
des designs particuliers.

 

Les cafés mobiles sont nés d’une conséquence directe de la pandémie et de son impact sur le marché du travail, notamment sur les petits métiers. Les différentes restrictions sanitaires — fermetures et réouvertures des espaces de restauration, modifications de la durée du couvre-feu… — ont mis à mal plusieurs commerçants, dont la survie dépend de leur activité quotidienne. Un bon nombre d’entre eux n’ont eu comme autre choix que de s’adapter pour pouvoir joindre les deux bouts.

 

Fini les machines à café derrière un comptoir : aujourd’hui, c’est dans les coffres des classiques Renault 4, Renault Partner Citroën Berlingo ou à l’arrière des triporteurs qu’elles prennent place, souvent connectées à un transformateur d’énergie solaire pour s’alimenter en électricité. Le tout, soigneusement placé sur des mini-placards taillés sur mesure, que ces cafetiers new generation utilisent pour stocker leurs ustensiles et approvisionnements. En plus des boissons chaudes, d’autres produits sont proposés aux passants, comme des bouteilles d’eau et de limonade, des biscuits et des fruits, stockés dans des glacières. Les plus accueillants se permettent même de déposer quelques chaises autour des tables en plastique, protégées par un parasol, pour assurer aux clients un maximum de confort. S’il est impossible aujourd’hui d’avoir leur nombre exact, il est certain que nous assistons à l’éclosion d’un nouveau type de commerce, en l’absence, pour le moment, de toute réglementation.

 

Un reportage réalisé par Mohamed Berrada et Yassine Toumi.

  • Voir le diaporama

    Après avoir sillonné l'Europe, Mohamed a trouvé son havre de paix sous les palmiers.

  • Voir le diaporama

    Youssef, installé depuis trois mois, regrette déjà le soleil et l'activité de l'été.

  • Voir le diaporama

    Yassine et son frère ont anticipé le succès de ce marché, et s'y sont lancés sans réfléchir.

  • Voir le diaporama

    Abdellatif, titulaire de plusieurs diplômes en mécanique et en coiffure, a emprunté de l'argent pour lancer son nouveau business.

  • Voir le diaporama

    Brahim, un cafetier qui a mis la clé sous la porte à cause des restrictions sanitaires.

  • Voir le diaporama

    Moulay Brahim Archach, artiste et leader de groupe de folklore reconverti en cafetier.

  • Voir le diaporama

    Après la destruction de leurs commerces, certains cafetiers ont exporté leur savoir-faire dans la rue pour pouvoir survivre.