La présidente de la Commission européenne, dont le mandat a été renouvelé en 2024, devrait se rendre au Maroc lors de la deuxième semaine du mois de février. Après un premier voyage en 2022, la seconde visite d’Ursula von der Leyen s’inscrit dans un contexte qui confirme le phénomène d’attraction/répulsion entre l’Union et le royaume depuis quelques années.
D’un côté, il s’agit d’afficher publiquement le soutien politique de Bruxelles à Rabat, déclarent à TelQuel plusieurs sources diplomatiques européennes. Dans ce sens, d’autres sources — marocaines cette fois — évoquent le travail de fond entrepris par Rabat, auprès de certains États membres, pour advenir à de nouveaux accords bilatéraux sur la pêche et l’agriculture.
Ursula von der Leyen doit se rendre à Rabat durant la deuxième semaine de février. La présidente de la Commission européenne a pour objectif de maintenir le dialogue et le commerce avec le Maroc, mais cette visite diplomatique est menacée par une affaire de liaison aérienne entre… pic.twitter.com/6X0VG63yGM
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) February 7, 2025
Mais de l’autre, la Commission que “VDL” préside est soumise au droit communautaire, dont fait partie la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-là même qui, le 4 octobre dernier, a annulé l’application des accords de pêche et d’agriculture avec le Maroc, estimant que le Maroc n’a pas obtenu le consentement du “peuple du Sahara occidental” pour exploiter les ressources des provinces du sud.
C’est cet épisode, à n’en pas douter, qui a motivé l’exécutif européen à entreprendre une visite à Rabat afin d’afficher son attachement aux relations UE-Maroc. Mais VDL aurait pu se passer de la déclaration du commissaire européen Apostolos Tzitzikostas qui, le 20 janvier, dans une réponse à l’eurodéputée irlandaise Lynn Boyland, a assuré que “l’accord aérien entre l’UE et le Maroc ne s’applique pas aux liaisons au départ d’un État membre vers le territoire du Sahara occidental”. Une nouvelle démonstration de la complexité de la mise en place des accords désirés entre Rabat et Bruxelles.