Le nouveau ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, se lance dans une course contre la montre pour désamorcer la grève prévue mercredi 30 octobre par les professionnels de santé.
En raison de la visite du président français Emmanuel Macron, le remplaçant de Khalid Aït Taleb à tête du département de la Santé a délégué la conduite de la réunion prévue ce lundi 28 octobre avec les représentants de la Fédération nationale de la Santé (FNS), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), à son secrétaire général. Cette réunion vise à “préparer l’agenda de la prochaine rencontre avec le ministre, au cours de laquelle la FNS présentera les revendications des fonctionnaires du secteur, avec une attention particulière aux exigences sociales et financières”, précise la FNS.
Concernant les revendications, la FNS insiste sur le respect des “engagements pris par le gouvernement dans le cadre du dialogue social ayant conduit à l’accord du 26 janvier 2024, et sur la préservation des acquis de l’ensemble des fonctionnaires du secteur de la santé”. Elle déplore également la privation des agents de leur droit de choisir entre leur statut actuel (fonctionnaire du ministère de la Santé) ou leur intégration aux Groupements sanitaires territoriaux (GST).
La FNS réclame, dans ce cadre, une modification de la loi n°08-22 portant création des GST, ainsi qu’une révision globale de la loi n°09-22 relative aux métiers de la santé, afin “d’institutionnaliser les primes incitatives spécifiques au secteur et de renforcer les droits des fonctionnaires à travers un cadre équitable et évolutif”, souligne le communiqué.
La Fédération milite également pour l’implication des représentants des fonctionnaires du secteur dans l’élaboration du cadre organisationnel de l’administration centrale, selon une “approche participative”. Elle appelle, à ce titre, au retrait des projets de décret relatifs à l’application des lois 08-22 sur la création des GST et 10-22 sur la création de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, soumis au Conseil de gouvernement du 11 juillet dernier. “Ces décrets devraient garantir une représentation équilibrée de toutes les catégories de professionnels de la santé au sein de ces deux instances”, précise la FNS.
C’est à l’issue de cette réunion que la FNS décidera de la poursuite ou non de ses mouvements de contestation, et notamment de la grève nationale prévue pour le mercredi 30 octobre 2024.