Dans le cockpit de l’AMO, Hassan Boubrik, 55 ans, directeur général de la CNSS, tient les manettes de commandant de bord. À sa droite, le co-pilote est son collègue de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), le Dr Khalid Lahlou.
La Caisse nationale de sécurité sociale est en effet au cœur du plus important chantier social jamais conduit dans le Royaume dont la généralisation de l’assurance maladie constitue le pilier central. Au régime historique de base qui comprend 9,8 millions de travailleurs salariés, s’ajoute celui des indépendants et des travailleurs non-salariés avec son 1,9 million d’assurés ainsi que l’AMO Tadamon, 3,3 millions de bénéficiaires qui relevaient jadis de la Ramed.
Absorption de la CNOPS : un vrai crash-test
“Pour réussir ce défi, nous devons accélérer la transformation digitale, le développement de solutions technologiques et novatrices en matière de gestion de la relation client et poursuivre la dématérialisation de nos prestations”, avait-il lancé à son arrivée à ses équipes, plus que jamais sous tension.
Mais le vrai crash-test pour le directeur général de la CNSS sera l’absorption en cours de la CNOPS. Au casse-tête de la compatibilité des systèmes d’information, il va falloir ajouter la gestion les différences culturelles, comme dans toute opération de fusion, et mettre au pas les baronnies internes qui voudront préserver leurs positions. Son expérience au sein du groupe CDG où il a occupé plusieurs postes de responsabilité — administrateur-directeur général de CDG Capital, secrétaire général et directeur général de CDG Développement — ne sera pas de trop.
Avant d’être nommé à la direction générale de la CNSS en 2021, Hassan Boubrik a dirigé l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) où il a initié de nombreuses réformes, dont la mise en œuvre des règles de Solvency II.
Le directeur général de la CNSS n’était pas en terre inconnue dans le secteur des assurances. Il a auparavant été à la tête la direction des Assurances et de la Prévoyance sociale au ministère de l’Économie et des Finances, une structure qui mutera plus tard en agence. C’est au même ministère, à la direction du Trésor et des Finances extérieures, que Hassan Boubrik a commencé sa carrière après de brillantes études à l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE) de Paris.
Avec la masse d’argent qu’elle collecte en cotisations sociales, 30,8 milliards de dirhams en 2023 émanant de 4 millions de salariés déclarés, la CNSS est une cash machine pour la CDG, chargée par la loi de gérer les réserves de la Caisse.
Dès son arrivée à la CNSS, Hassan Boubrik a musclé les contrôles de lutte contre le travail non déclaré. Il a été aidé par l’attractivité de l’AMO qui a poussé de nombreuses PME à sortir de l’ombre, quand elles n’étaient pas dénoncées par leurs employés. Les opérations d’inspection ont permis d’intégrer 115.000 salariés dans les registres de la CNSS l’an dernier.
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Le profil LinkedIn de Hassan Boubrik
