CAN : l'Algérie de nouveau en crise, Belmadi sur un fil

Le ciel est à nouveau tombé sur l'Algérie de Djamel Belmadi, encore éliminée au premier tour de la Coupe d'Afrique, par la Mauritanie (1-0) mardi, laissant son sélectionneur sur un siège éjectable.

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Tout est excessif avec cette génération Riyad Mahrez/Belmadi : soit elle remporte la Coupe d’Afrique, en 2019, soit elle sort de route d’entrée, en 2022 et 2024. Après le titre continental, elle n’a gagné aucun de ses six matches suivants dans la compétition.

Le sélectionneur et son groupe ont aussi connu la terrible désillusion du barrage pour la Coupe du monde 2022 perdu contre le Cameroun (1-0/1-2 a.p.), à l’ultime seconde.

Après ce nouveau fiasco, des médias algériens écrivent que le coach aurait annoncé sa démission à son groupe dans le vestiaire à Bouaké, après le match contre les « Mourabitounes ».

L’entraîneur n’a rien confirmé ni infirmé. « Quand on va renter au bled on verra », a-t-il seulement lâché au sujet de son avenir, assurant qu’il « assum(ait) entièrement » ces deux éliminations consécutives.

En cinq ans et demi le bilan est extrêmement contrasté pour l’enfant de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne, France). A la première question de conférence de presse, lui rappelant qu’il devenait le premier sélectionneur algérien éliminé deux fois au premier tour, Belmadi a répliqué sèchement : « Tu n’as pas précisé que je suis le deuxième à avoir remporté la Coupe d’Afrique », après Abdelhamid Kermali en 1990.

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Interrogé plusieurs fois sur ce qui n’avait pas marché en ce mois de janvier, le technicien s’est borné à répondre à chaque fois sur l’inefficacité, semblant de pas vouloir se remettre en question publiquement.

« Il a manqué des buts », a-t-il répété. Et « des choses que je ne peux pas m’expliquer, on n’arrive pas à marquer alors qu’on a plein de situations, c’est une partie des mystères du foot… » 

« Si on ne se créait pas d’occasions de manière franche, si on se faisait dominer, si on concédait beaucoup d’occasions, je me dirais qu’il y a des secteurs qui ne vont pas », a-t-il ajouté.

L’ancien Marseillais a également souligné : « Quand je suis arrivé (en 2018) on était 14e nation de la CAF et 60e au classement Fifa, aujourd’hui on est top 5 et entre la 28e et la 30e place Fifa et avec une Coupe d’Afrique dans la besace ».

Alors l’Algérie arrive-t-elle en fin de cycle? « Peut-être, oui », a seulement lâché Belmadi.

Il avait essayé de renouveler un peu son groupe pour cette Coupe d’Afrique en Côte d’Ivoire, mais cela n’a pas porté ses fruits.

Seuls Baghdad Bounedjah, parmi les anciens, et dans une moindre mesure le gardien Anthony Mandrea, parmi les nouveaux, ont été au niveau d’une nation parmi les outsiders de la compétition.

Le buteur de la finale 2019 contre le Sénégal (1-0) a réussi les trois buts de son équipe, et le gardien de Caen a montré qu’il pouvait assumer la relève de Raïs M’Bolhi.

Mais le capitaine Riyad Mahrez a été très décevant. Sur le banc pour le troisième match après deux parties fantomatiques, il n’a pas pesé sur la rencontre.

Le grand espoir en attaque, Mohamed Amoura, buteur en série avec l’Union Saint-Gilloise (Belgique) en Europe, a été transparent quand il a joué, et le défenseur censé incarner l’avenir en charnière, Mohamed Tougaï, a été pris de vitesse par les modestes Mauritaniens.

Tout n’est pas perdu pour l’Algérie, qui a commencé par deux victoires en deux matches sa campagne de qualification pour la Coupe du monde nord-américaine avec la même équipe en transition entre deux générations. Mais pas sûr que ce soit Belmadi qui finisse le travail.