La première Chambre du parlement a annoncé, lundi 16 octobre, qu’elle suivait “avec une grande inquiétude et un profond regret l’évolution et les répercussions des événements douloureux et dangereux survenus dans les territoires palestiniens occupés, notamment dans la bande de Gaza, depuis plus de dix jours”.
“Des civils innocents paient le prix d’actions militaires sans précédent et de violence aggravée par un siège généralisé”
Dans un discours prononcé à l’ouverture de séance générale de questions orales hebdomadaires, la vice-présidente Khadija Zoumi a appelé à “la fin de ces souffrances et à l’arrêt immédiat de la guerre, de manière à ouvrir des horizons pour une action diplomatique et politique, dans le cadre d’un processus qui devrait conduire, à terme, à la création d’un État palestinien indépendant, avec ses institutions et ses frontières internationalement reconnues, avec Jérusalem pour capitale”.
Le communiqué de la première Chambre lu par la députée de l’Istiqlal rapporte que “des civils innocents paient le prix d’actions militaires sans précédent, et de violence aggravée par un siège généralisé et privant plus de deux millions de Palestiniens du droit à l’hospitalisation et des nécessités minimales de la vie : eau, électricité, nourriture et médicaments”.
Et de saluer les “prises de contact menées par la diplomatie marocaine dans le cadre des hautes directives royales, en vue de mettre fin à la guerre contre Gaza et ses environs, et mettre fin aux souffrances des civils en levant le siège imposé à la bande de Gaza”.
Bons offices
Des pourparlers engagés par la diplomatie marocaine, selon le communiqué de la Chambre des représentants, ayant également pour objectif de “mettre fin au déplacement des civils et leur assurer les premières nécessités, l’hospitalisation, et surtout la sécurité dont devraient bénéficier les civils de toute la région, dans le respect des exigences du droit international humanitaire”.
Le Parlement marocain a également appelé les autorités israéliennes et le mouvement du Hamas à “œuvrer pour mettre fin à la guerre afin d’ouvrir la voie à la création d’un État palestinien indépendant avec ses institutions et ses frontières internationalement reconnues et Jérusalem comme capitale”, tout en appréciant les négociations diplomatiques que le Maroc mène actuellement pour lever le siège de Gaza.
Un rappel, a ajouté Khadija Zoumi, des “efforts et initiatives historiques du Royaume pour établir une paix juste et durable au Moyen-Orient, dont l’objectif est l’établissement d’un État palestinien national et indépendant avec Jérusalem pour capitale, et un engagement catégorique de rejet de la violence”.
Les positions historiques prises par le royaume, sous la direction du roi Mohammed VI, pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour ses droits légitimes garantis par les conventions et résolutions internationales sont ainsi qualifiées de “sages” par le Parlement marocain. C’est que le Royaume, dont le roi préside le Comité Al-Qods, “a précédemment mis en garde contre le blocage de l’horizon politique et diplomatique de la question palestinienne et la poursuite des violations, des mesures unilatérales, et des activités de colonisation”, souligne le communiqué.
Le communiqué prononcé par Khadija Zoumi n’a fait l’objet d’aucune discussion à l’hémicycle lundi. Il a été applaudi par l’ensemble des groupes parlementaires, majorité et opposition comprises.
Des Marocains à Gaza
Au lendemain de cette séance, la députée PAM Hanane Atarguine a adressé une question écrite au ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, sur l’évacuation les Marocains bloqués dans la bande de Gaza.
L’élue a en effet confirmé qu’“un groupe de citoyens marocains, hommes et femmes, se sont retrouvés bloqués dans la bande de Gaza, vivant sous les bombardements, sans abri, sans nourriture ni eau”. Elle ajoute que ces ressortissants marocains “vivent dans des conditions psychologiques et sanitaires très difficiles en raison de l’état de guerre dans la bande de Gaza”, appelant le ministère compétent à prendre toutes les mesures nécessaires pour les évacuer du théâtre de guerre.
Toujours en ce mardi 17 octobre, la deuxième Chambre du parlement a dénoncé “les meurtres de civils par les autorités d’occupation israéliennes et leurs méthodes d’intimidation, de privation des nécessités les plus élémentaires, et de refus d’hospitalisation”, appelant la communauté internationale à “réactiver sa surveillance et son suivi du conflit palestino-israélien”, et à “prendre des mesures sérieuses et de réels efforts pour incarner le droit inaliénable du peuple palestinien à établir son État indépendant avec Jérusalem pour capitale, selon une solution convenue par les deux pays au niveau international”.
“Les développements dangereux et sans précédent qui se produisent dans la région sont le résultat du blocage de l’horizon politique de la question palestinienne”
Dans sa communication, la Chambre des conseillers réitère son soutien aux positions “historiques” du Royaume sous la direction de Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, “afin de soutenir le peuple palestinien et d’assurer la préservation de la situation juridique et historique existante dans la ville de Jérusalem et la mosquée d’Al-Aqsa”. Une appréciation est également évoquée par rapport aux “efforts continus du Royaume dans l’étendue de ses relations bilatérales et multilatérales, conformément aux références internationales et dans le cadre de la Ligue arabe, afin de trouver une solution juste, pacifique et globale au conflit palestino-israélien basée sur la solution de deux États vivant côte à côte dans la sécurité et la paix”.
L’institution présidée par Enaâm Mayara considère que “les développements dangereux et sans précédent qui se produisent dans la région sont le résultat du blocage de l’horizon politique de la question palestinienne”, et que ces développements “compromettent l’horizon de la solution à deux États, minimisant toutes les possibilités d’une paix globale, juste et durable”.
La deuxième chambre du Parlement a enfin appelé les puissances internationales à “œuvrer rapidement pour contenir ce conflit et établir un cessez-le-feu pour épargner le sang des innocents, et pour épargner à la région dans son ensemble de nouvelles causes de tensions qui minent toutes perspectives de paix souhaitée”.