Réforme de l'enseignement : Benmoussa nous explique sa méthode

Le ministre de l’Éducation nationale lance un vaste plan de réforme de l’enseignement public. Préscolaire, nouvelles méthodes pédagogiques, lutte contre l’échec scolaire, introduction de l’anglais… Chakib Benmoussa passe au tableau.

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TELQUEL

Certains y passent 9 ans. D’autres 12 ans, voire plus, dans les écoles. Mais parfois, les résultats ne sont pas là. Nous payons tous pour cette école. Il faut qu’elle puisse servir à aider les jeunes à développer leurs capacités. Pour parvenir à cet objectif, il y a de nombreux résultats rapides et tangibles que nous pouvons obtenir”.

Le propos a le mérite d’être clair, sans ambiguïté. Au cœur de ce mois de juillet, alors que les élèves profitent de longues vacances d’été, Chakib Benmoussa pense déjà à la rentrée 2023-2024 lorsque nous le rencontrons dans son ministère. Pour le ministre de l’Éducation nationale, l’année scolaire à venir constitue l’“an I” de son vaste projet de réhabilitation de l’enseignement public.

Une période lors de laquelle il espère réaliser les “quick wins”. Des réformes sur la forme plutôt que sur le fond. Au lieu d’amorcer une nouvelle refonte des programmes scolaires – comme nombre de ses prédécesseurs -, Chakib Benmoussa opère sur deux fronts.

Le premier est celui de l’autonomisation de l’élève dans une optique de former des écoliers “capables de raisonner et outillés pour l’avenir”. Le second est celui de la transmission de savoir à travers de nouvelles méthodes basées sur des approches scientifiques et dont l’efficacité a déjà été prouvée.

Premier test sur le terrain

Pour atteindre cet objectif, les projets sont nombreux du côté du ministère : généralisation du préscolaire, création de labels “qualité”, réforme du soutien scolaire, introduction d’une nouvelle méthode d’enseignement ou encore renforcement de l’anglais dans le cursus. Autant de réformes qui, pour la plupart, ont d’abord été testées à petite échelle en vue d’une généralisation.

Les réformes menées par Chakib Benmoussa ont fait l’objet d’expérience pilotes avant d’être appliquées à large échelle sur le terrain.Crédit: MAP

Des réformes qui, selon le ministre, visent d’abord à améliorer la “manière dont on enseigne”. Car Chakib Benmoussa ne veut pas, comme certains de ses prédécesseurs, amorcer une nouvelle refonte de nouveaux programmes d’urgences.

La tâche semble ardue. Des profils expérimentés comme Rachid Belmokhtar ou encore Ahmed Akhchichine ont raté la transformation au moment où ils ont tenté d’appliquer leurs réformes dans les écoles. Pour Chakib Benmoussa, il s’agit donc d’un an I à l’aune duquel on pourra enfin évaluer les réformes menées par le nouveau ministre de l’Education sur le terrain.

Mais Chakib Benmoussa est d’un naturel optimiste. Lorsque nous le rencontrons, l’équipe nationale féminine vient tout juste de perdre sa première rencontre du Mondial 2023 face à l’Allemagne sur un score peu flatteur de 6-0. Face au pessimisme des journalistes qui se présentent devant lui, Chakib Benmoussa adopte un discours positif quant aux chances de qualification des Lionnes de l’Atlas.

“Il faut aborder chaque projet que l’on réalise avec l’idée de la réussite. Pour l’équipe nationale, il faudra disputer les deux prochaines rencontres de la phase de groupes avec l’idée de les remporter”, nous déclare celui qui est également ministre des Sports. Qui doit sans doute espérer un succès similaire pour ses réformes.

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