Conditions favorables
La candidature du Royaume pour accueillir la 10e Conférence internationale des Géoparcs a été présentée lors de la 9e Conférence qui a eu lieu à l’île sud-coréenne de Jeju en 2020. “Le dossier marocain a connu une concurrence acharnée avec des dossiers compétitifs de la France, du Brésil et du Mexique”, rappelle le communiqué de la région de Beni Mellal-Khenifra relayé par la MAP.
La candidature marocaine a été portée par deux éléments phares, explique le Pr Boutakiout. D’une part, “le soutien de la ville de Marrakech, célèbre dans le monde, et qui a l’habitude d’accueillir des congrès scientifiques qui regroupent plus de 800 personnes”. Et d’autre part, la présence du Géoparc du M’Goun dans le Haut-Atlas central, “caractérisé par des sites géologiques culturels paysagers architecturaux exceptionnels qui se défendent d’eux-mêmes”, poursuit l’initiateur du projet.
Partenariats et jumelages
Le raout scientifique et touristique connaîtra également la signature de nombreux partenariats et jumelages, précise le Conseil régional, notant que plus de 20 conventions de partenariat, de coopération et de jumelage seront signées entre le Géoparc du M’Goun et divers Géoparcs internationaux en Chine, Malaisie, Indonésie, Corée du Sud, Japon, France, Portugal, Canada, Roumanie, Brésil, Grèce…
“Les prises de contact ont été établies auparavant”, souligne le Pr Boutakiout. Il s’agit d’abord d’un échange d’expériences, de bonnes pratiques et d’inspirations de Géoparcs réputés “plus avancés que le nôtre”, explique l’universitaire en rappelant que celui du M’Goun est lui aussi plus avancé que certains.
Les échanges peuvent également toucher le personnel des Géoparcs et les spécialistes qui s’y rendent dans le cadre de leurs recherches. “Ce qui est bien dans les Géoparcs, c’est qu’ils reposent en premier lieu sur la connaissance scientifique du patrimoine existant, en vue de protéger les sites géologiques, puis l’architecture authentique autour, et quand les touristes sont là, tout s’en suit en termes d’impact sur la population locale”, indique le président du conseil scientifique du Géoparc du M’goun.
Labélisations dans le pipe
Le Maroc s’est distingué en 2014 en labélisant dans la région du M’goun le premier Géoparc UNESCO d’Afrique et de la région MENA. Depuis, ce territoire de plus de 5700 km², englobant 15 communes du Haut-Atlas central, est soumis tous les quatre ans à une réévaluation. En 2018, un deuxième Géoparc africain s’est joint à celui du M’Goun : le Ngorongoro en Tanzanie.
Dans cet élan, un Comité national des Géoparcs a été constitué par les spécialistes marocains pour encadrer de futures candidatures des territoires qui s’apprêtent à soumettre leurs dossiers à l’UNESCO. Cela concerne notamment les zones de Tata, Zagora et Rehamna avec le soutien de l’UM6P-Benguerir, ou encore le massif de Tichoukt à Boulemane, et de l’Ayachi à Midelt.
Selon le Pr Boutakiout, les dossiers les plus avancés sont ceux de Chefchaouen, dans le Parc national de Talassemtane, qui “a déjà réussi à avoir une bourse, et des experts internationaux sont venus l’encadrer”, indique le paléontologue, ajoutant qu’il existe deux autres candidatures de labélisation, à Moulay Idriss Zerhoun (région de Meknès) et dans le territoire des Beni Znassen (région de l’Oriental). “Il y aura une réunion durant la Conférence pour discuter des avancées en cours et chercher plus d’aides et d’encadrement, en espérant que deux ou trois déposent leurs candidatures”, annonce l’universitaire.