Enseignement supérieur privé, la grande percée

Au Maroc, l’enseignement supérieur privé soulève souvent des questions pertinentes, mais toujours aussi passionnelles. Sur son rôle, sa contribution et son évolution, l’on peut penser une chose et son exact contraire. C’est que les arguments ne manquent pas dans les deux sens.

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Une chose est sûre, il y a un engouement croissant pour l’enseignement supérieur privé. Un fait qui n’étonne d’ailleurs personne puisque le secteur ne cesse de gagner du terrain, attirant même la convoitise des investisseurs. Les chiffres sont là et parlent d’eux-mêmes.

L’effectif des étudiants dans l’enseignement supérieur privé a augmenté d’environ 32% entre 2017 et 2021, passant de 43.617  à 57.222. Le nombre d’établissements  s’élève aujourd’hui à 198

En effet, l’effectif des étudiants a augmenté d’environ 32% entre 2017 et 2021, passant de 43.617 en 2016-2017 à 57.222. Le nombre d’établissements opérant dans l’enseignement supérieur privé s’élève à 198. Ces établissements se répartissent comme suit : 37 universités dans le cadre du PPP, 24 universités privées et 137 établissements privés.

À noter que pour l’année 2019-2020, le secteur comptait 35 universités PPP, 23 universités privées et 135 établissements privés (source: ministère). Selon les statistiques du ministère, le nombre d’enseignants permanents dans le secteur de l’enseignement supérieur privé s’élève à 2562 en 2020-2021 contre 2394 en 2019-2020.

Parmi les 2562 enseignants, on relève 665 enseignants dans les universités créées dans le cadre du PPP, 366 dans les universités privées et 1531 dans les établissements privés. Et par rapport à l’enseignement supérieur public, soit plus 989.899 étudiants, le privé ne représente que 5,9% des effectifs globaux. La majorité des universités privées est implantée à Casablanca et Rabat.

Il est quand même important de souligner que derrière cette percée du privé dans l’enseignement supérieur au Maroc, on constate un besoin, voire un dysfonctionnement et un certain nombre d’anomalies qui ont terriblement caractérisé les universités étatiques du pays ces dernières années. On peut citer par exemple l’encombrement des universités publiques, leur déconnexion des besoins du marché du travail, le manque flagrant de qualité d’enseignement…

À cela s’ajoutent des programmes pédagogiques inadaptés qui démotivent souvent les étudiants à poursuivre leur cursus académique. De l’avis de nombre d’observateurs, l’université publique marocaine peine toujours à se rattraper par le cours des événements et des contraintes de l’heure.

Or, l’enseignement supérieur constitue un enjeu majeur pour répondre de manière concrète aux besoins en compétences du tissu économique marocain. En conséquence, l’amélioration de l’offre de l’enseignement supérieur est identifiée comme l’un des facteurs clés du modèle de développement, contribuant à orienter, former et développer les compétences nécessaires au développement des différents secteurs socio-économiques.

En attendant, les établissements de l’enseignement privé au Maroc sont appelés à remplir comme il se doit cette noble mission d’enseigner aux étudiants marocains et étrangers la science, la recherche et le savoir. Un véritable challenge !