Le silence radio de la BMCI : nos questions restées sans réponse

Afin de permettre au management de la BMCI d’éclaircir l’opinion publique autour d’une série de questions liées au management et à l’implémentation problématique du système IT, TelQuel a adressé cette série de questions à la filiale marocaine de BNP Paribas, dans la soirée du dimanche 2 juillet, avec pour ultime délai de réponse le mercredi 5 juillet, soit la veille de notre bouclage hebdomadaire. Nos douze questions sont restées sans réponse. Les voici.

Par

1

Bank Al-Maghrib vous a adressé, le 21 septembre 2022, un courrier portant sur la “refonte informatique de la BCMI et la migration vers un nouveau système d’information”. Abdellatif Jouahri y déplore les “perturbations majeures et prolongées des services à la clientèle” qu’a induites le basculement vers un nouveau système informatique.

Ces dysfonctionnements d’une ampleur inédite ont été préjudiciables pour les usagers et ont écorné l’image de la banque auprès du public”, a jugé Jouahri. Comment expliquez-vous ces anomalies de gestion et qu’avez-vous entrepris pour remédier à ces dysfonctionnements ?

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2

L’AMMC vous a adressé une fiche récapitulative le 6 juin 2022. Elle y relève 14 manquements à la tenue des comptes titres, à savoir : insuffisance des ressources humaines, défaut de transmission de documents, non-respect des caractéristiques de certains ordres saisis par des clients, défaut de traçabilité informatique du traitement des opérations, etc.

Comment en êtes-vous arrivés là et quelles actions correctives avez-vous engagées depuis ?

3

La délocalisation de l’infrastructure IT à BDSP, la “continentalisation” de la stratégie IT de BNP Paribas et le choix de l’outil SAB expliquent-ils l’amoncellement des bugs observés ?

4

Pourquoi n’avez-vous pas, à l’instar des banques concurrentes, appliqué le virement instantané sans frais, à la date arrêtée par le régulateur ?

5

Comment expliquez-vous la brièveté du mandat de Philippe Dumel en tant que président du directoire ?

6

Le rattachement fonctionnel de plusieurs directions clefs au siège parisien de BNP Paribas n’a-t-il pas eu un impact négatif sur la gestion locale de la BMCI ?

7

En passant en revue les performances récentes de la BMCI, on note une décrue radicale du résultat net à partir de 2020, de 600 millions de dirhams en moyenne à moins de 200 millions de dirhams. Pourquoi cette érosion subite? Pour quelles raisons vos charges ont-elles augmenté à ce point ?

8

Comment expliquez-vous la cession de BMCI Asset management, une fililale robuste, au CIH ?

9

Pourquoi avoir cédé Digifi moins de trois ans après sa création ?

10

Dès 2021, la BMCI s’est lancée dans la vente d’une bonne partie de son réseau d’agences bancaires à un OPCI, la foncière Aradei. Comment avez-vous employé la plus-value dégagée par cette cession ?

11

BNP Paribas a cédé 8 de ses 10 filiales africaines ces dernières années. BMCI et BNP Djazair demeurent les dernières filiales africaines. Faut-il craindre une cession de BMCI dans l’avenir proche ?

12

Les récentes nominations de Messieurs Seffa et Mezzine, respectivement à la présidence du directoire et à la direction générale, témoignent-elles d’une reprise en main par le management local de la gestion de la BMCI ?

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