C’est la première fois depuis le début de la guerre civile en Syrie que le président Bachar al-Assad reçoit une telle invitation. La Ligue arabe avait, rappelons-le, suspendu la Syrie en 2011 en raison de la répression des manifestations qui avait précipité le pays dans la guerre civile. Dimanche, la Ligue arabe a annoncé le retour du gouvernement syrien dans le “giron arabe” après des années d’isolement.

L’invitation du roi saoudien Salmane a été remise ce 10 mai à Bachar al-Assad par l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Jordanie, Nayef Bandar al-Soudairi, lors d’une réunion à Damas.

Une décennie plus tard

Le dernier Sommet de la Ligue arabe auquel le président syrien a participé remonte à 2010 en Libye. Cette invitation intervient après que l’Arabie saoudite et la Syrie ont annoncé la reprise des travaux diplomatiques entre les deux pays après plus de dix ans de relations rompues.

Depuis le tremblement de terre meurtrier en Syrie et en Turquie en février, il y a eu une intensification des activités diplomatiques. En avril, le ministre saoudien des Affaires étrangères s’est rendu en Syrie pour rencontrer Bachar al-Assad, marquant la première visite de ce genre depuis le début de la guerre. Les capitales régionales ont progressivement réchauffé leurs relations avec Bachar al-Assad, alors qu’il a réussi à se maintenir au pouvoir avec le soutien de l’Iran et de la Russie.

La Turquie, qui avait initialement soutenu les rebelles dans leur tentative de renverser Bachar al-Assad, a également manifesté son intérêt pour rétablir des liens avec la Syrie. Les ministres des Affaires étrangères syrien et turc se sont rencontrés à Moscou pour discuter des relations bilatérales.

La question des réfugiés syriens et de la coopération en matière de sécurité est une préoccupation majeure pour de nombreux pays arabes. Certains pays arabes cherchent également à renforcer leur coopération en matière de sécurité avec la Syrie, qui est devenue un narco-État avec une industrie de la drogue de 10 milliards de dollars.

Bachar al-Assad espère que la normalisation avec les États du Golfe apportera un soulagement économique et des fonds pour la reconstruction, car le financement international plus large dépend d’un règlement politique soutenu par les Nations unies.

Cependant, les sanctions occidentales continueront probablement d’entraver les investissements. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont déclaré qu’ils s’opposaient toujours à toute relation avec Bachar al-Assad et son régime.