Tunnel sous-marin de Gibraltar : l’Espagne et le Maroc reprennent les négociations

Le 10 avril était organisée la 43e réunion du Comité mixte hispano-marocain du projet de tunnel du détroit de Gibraltar. Carrefour entre l’Atlantique et la Méditerranée, l’infrastructure permettrait de faciliter les flux de passagers, de biens et services entre l’Europe et l’Afrique.

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Gibraltar, autre porte de l'Europe. Crédit: Wikicommons

Présidée conjointement par le ministre marocain de l’Économie et de l’Eau, Nizar Baraka, et la ministre espagnole des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain, Raquel Sanchez, la réunion a été l’occasion pour les deux parties de réaffirmer leur partenariat dans l’étude de faisabilité de cette infrastructure de grande ampleur.

Il s’agit d’un projet de long terme pour le Maroc et l’Espagne, puisqu’en 1972 était créée la première “Commission pour l’étude préliminaire sur la faisabilité d’une communication permanente entre l’Espagne et l’Afrique par le détroit de Gibraltar”.

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Selon Secegsa, la société espagnole en charge des études, dont les subventions budgétaires viennent juste d’être réactivées après plusieurs années sans dotation significative, le projet de liaison permettrait une facilitation des flux de personnes, de biens et de marchandises qui boosterait l’économie de la région. Ce regain de croissance devrait être suivi, sur le long terme, d’un nouvel aménagement du territoire et d’une extension des réseaux de transport euro-méditerranéens, faisant de ce tunnel un véritable lien décisif entre les deux continents.

Un symbole politique important

Le comité mixte s’est réuni à la suite de la réunion de haut niveau qui s’est tenue à Rabat entre l’Espagne et le Maroc, les 1er et 2 février, au cours de laquelle “les deux pays ont réaffirmé leur accord pour promouvoir les études du projet de liaison fixe”, a déclaré le ministère espagnol des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain.

De cette réunion du 10 avril découle l’accord des deux parties quant à l’élaboration d’une stratégie globale et d’un plan de travail pour les trois prochaines années. À l’ouverture de la réunion mixte, Nizar Baraka a souligné le symbole politique important que représente ce projet géostratégique pour les relations entre l’Europe et l’Afrique, et a également validé, conjointement avec la ministre espagnole, les actions menées depuis 2009 par Secegsa et son homologue marocaine la SNED.

Des études ont par ailleurs été commandées récemment afin d’analyser la faisabilité de la liaison fixe intercontinentale pour les télécommunications et le transport d’énergie.