Inflation : “Il faut des actions concrètes pour réguler les marchés alimentaires”

Une première depuis 1984. L’inflation a augmenté de plus de 10% en février. A quoi s’attendre dans les prochains mois ? Dans Le Scan, le podcast actu de TelQuel, Landry Benoit reçoit Fouzi Mourji, professeur d'économétrie appliquée à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Hassan II de Casablanca.

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Fadel Senna / AFP

Comment expliquer cette inflation record de 10,1% en février ?

Fouzi Mourji, professeur d’économétrie appliquée à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca.Crédit: DR

On peut l’expliquer par plusieurs phénomènes. D’abord, la base du coût des produits importés, notamment les céréales, a augmenté. Autre raison : l’augmentation des prix des produits pétroliers dans le monde.

Mais à ces deux raisons s’ajoutent des spécificités marocaines. Ce qui a contribué au maintien et à l’aggravation des prix, c’est l’organisation des marchés de vente de fruits et légumes.

Il y a une forte concentration qui permet des rentes. Il y a donc un problème de régulation des marchés et un problème énergétique.

Ce niveau de hausse peut-il perdurer et encore augmenter ?

D’abord, si l’on regarde l’indice des prix du Haut-commissariat au plan (HCP), il faut savoir que les prix des produits à la consommation ont augmenté très fortement, de 20% en un an. A priori, il devrait y avoir une décélération, c’est-à-dire une diminution du rythme d’augmentation des prix. La moyenne annuelle devrait atteindre une augmentation de 5%.

Quelles solutions face à l’inflation ?

Il y a eu des soutiens aux transporteurs pour qu’ils n’augmentent pas leurs prix. De mon point de vue, ça consiste à soigner le mal et non pas l’origine du mal. Il faut des actions concrètes sur les structures du marché. Les autorités pourraient élargir leurs champs d’action à l’analyse de la formation des prix dans ces marchés.

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Ils l’ont dit dans nos podcasts

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