Nassim Belkhayat, portrait d'un “auto”- entrepreneur

Le CEO et cofondateur avec Mehdi Bensaïd de Neo Motors, Nassim Belkhayat est parti du principe que l’écosystème automobile marocain disposait de tous les ingrédients pour permettre à un nouveau constructeur de voir le jour. Evident mon cher Watson ? Pas tant que ça… Retour sur le parcours d’un rêveur pas si hors sol.

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Le rêve fou d’une voiture 100% marocaine est en passe de devenir réalité. Ici, Nassim Belkhayat, CEO et cofondateur de Neo Motors. Crédit: YASSINE TOUMI/TELQUEL

Cet article a initialement été publié le 17 mars 2023.

Diplômé de l’université de Toulouse en 2008, ce juriste en droit des affaires et marchés de capitaux, spécialisé en droit des banques et marchés financiers, débute sa carrière auprès de grands cabinets d’avocats en droit des affaires à Paris, puis lance son entreprise dans la gestion de patrimoine et dans les énergies renouvelables.

À son retour au Maroc en 2011, il crée sa première entreprise dans les énergies renouvelables pour représenter un leader mondial dans le photovoltaïque, puis dans l’éclairage en LED.

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Il démarre ensuite plusieurs projets dans les télécoms, le mobile payment et la smart city. “Si ces projets n’ont pas abouti, ils m’ont permis de forger ma formation en termes de gestion de projets de grande envergure”, admet-il. Dans la foulée, il s’engage au sein de la CGEM pour, dit-il, “contribuer au grand débat du climat des affaires et de la régionalisation avancée”.

En 2016, au vu de l’émergence d’un écosystème d’équipementiers s’ouvrant sur les principales composantes d’un véhicule autour des géants mondiaux de l’automobile, Belkhayat a une vision. Avec son ami de faculté, l’actuel ministre de la Culture Mehdi Bensaïd, ils se demandent pourquoi aucun Marocain ne s’est aventuré à fabriquer une voiture nationale, même si le taux d’intégration atteint un niveau significatif.

Partant de ce constat, les deux partenaires analysent le marché et, avec l’appui de certains amis équipementiers, se rendent compte que tous les ingrédients étaient disponibles pour permettre l’éclosion d’un opérateur national. “Il suffisait de savoir synchroniser le tout pour investir un minimum et faire comme les premiers constructeurs dans de petits garages”, observe Belkhayat.

“Insouciants des difficultés qui nous attendaient, nous avons avancé crescendo d’étape en étape, sans se retourner”

Nassim Belkhayat

Ainsi est née l’idée de Neo Motors. “Insouciants des difficultés qui nous attendaient, nous avons avancé crescendo d’étape en étape, sans se retourner, jusqu’à un moment où on a réalisé qu’il était possible, avec peu de moyens, toutes proportions gardées, de contribuer au rayonnement du Maroc, et devenir constructeurs de la première voiture 100% marocaine performante et répondant à un besoin réel, et partant, devenir exportateurs de voitures marocaines en Afrique”, conclut Belkhayat, 40 ans, qui, en tant que gérant unique de Neo Motors, porte désormais seul le projet dans son volet opérationnel, Mehdi Bensaïd se consacrant exclusivement à ses fonctions publiques.

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