Les autorités, ayant eu vent des préparatifs d’un assaut sur la clôture, lancent le 23 juin une opération de ratissage dans le mont Gourougou. Une manœuvre qui n’arrivera pas à dissuader les quelque 2000 migrants décidés à passer de l’autre côté de la frontière.
Selon des sources autorisées, les migrants avaient prévu une sorte de “service d’ordre” qui avait pour mission de tenir à distance les forces de l’ordre et permettre au gros du “cortège” de passer de l’autre côté de la frontière.
Sauf que le poste du Barrio Chino choisi par les migrants est un ancien point de transit qui permettait la sortie des hommes et des femmes mulets via des tourniquets. Un point de passage désaffecté depuis la fin des activités de contrebande, et qui est conçu de telle sorte à faire passer une personne à la fois. Ce qu’ignoraient les migrants, qui se sont retrouvés dans une souricière.
1 – Arrivée des migrants au passage frontalier
Les 2000 migrants ont réussi à déjouer le dispositif sécuritaire qui visait à leur barrer l’accès à la clôture frontalière et ont foncé sur le passage désaffecté de Barrio Chino. Selon les informations qui nous sont parvenues de sources autorisées, une partie des migrants avait pour rôle de tenir à distance les forces de l’ordre, le temps que le gros de la procession se fraie un chemin vers la ville occupée.
2 – Migrants vs. police
“Le service d’ordre” des migrants, un groupe armé, a réussi à maintenir les forces de sécurité à distance, sans se rendre compte que le point de passage choisi était condamné. Résultat, les premiers migrants ayant réussi à pénétrer dans le poste désaffecté se sont retrouvés dans un cul-de-sac.
3- Bloqués dans la zone des tourniquets
Pris au piège, les migrants qui se trouvent dans la zone des tourniquets ne peuvent rebrousser chemin, alors que le flot de personnes se jetant dans l’étroit passage ne cesse d’augmenter. Selon les autorités, en l’espace d’une heure, ce sont pas moins de 500 personnes qui se sont retrouvées piégées au poste frontalier.
4 – La police investit le poste frontalier
Après près d’une heure d’affrontements, “le service d’ordre” des migrants se rend compte du drame qui se joue dans le petit poste frontalier et décide de se disperser, suivi rapidement du gros des migrants n’ayant pu accéder au poste. Les unités d’intervention peuvent alors investir les lieux.
5 – L’après-bousculade
Ce n’est qu’en investissant le poste que les forces de l’ordre se rendent compte de la catastrophe humaine. Ici des migrants libérés de l’étau mortel s’écroulent sous l’effet de choc causé par la bousculade.
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