Selon la ministre Leila Benali, les stocks de sécurité du gasoil et du butane ne suffisent que pour 26 jours

Les stocks de sécurité du gasoil et du butane au Maroc, au 11 avril, ne suffisent que pour 26 jours, a affirmé, hier, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, lors d'une réunion de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants.

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La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, lors d'une réunion de la Commission des infrastructures, de l'energie, des mines et de l'environnement, le 13 avril 2022. Crédit: Facebook : Chambre des représentants

Selon Leila Benali, les stocks de sécurité de certains dérivés de pétrole n’atteignent même pas le seuil des 60 jours exigé par la loi. En effet, les stocks du gasoil et du butane ne couvrent que 26 jours, alors que les stocks de l’essence et du kérosène sont de 43 et 34 jours, respectivement. Le stock de sécurité du fioul est, quant à lui, de 83 jours, étant le seul à dépasser ledit seuil.

Benali a, ainsi, indiqué que la loi en vigueur fixe un stock minimum de 60 jours pour les produits pétroliers, or, cela n’a pas été le cas au cours des vingt dernières années. « Pour parler franchement, malheureusement, ce système n’a pas été activé, c’est ce qui nous a poussés à travailler à l’approbation d’un nouveau système de gestion de ce stock », a-t-elle avoué.

D’après l’exposé de la ministre devant la commission, la capacité de stockage des produits pétroliers au Maroc est de 1,3 million de tonnes environ, soit 39 jours pour le fioul, 41 pour le gaz butane, 57 pour le gasoil, 75 pour l’essence, et 80 pour le kérosène. Les projets programmés par les entreprises de distribution envisagent l’augmentation de ce stock de plus de 500 000 tonnes, en vue de frôler les 1,8 million de tonne, et ce, pour un investissement de près de 2 milliards de dirhams, explique Benali.

La ministre de la Transition énergétique a également dévoilé l’évolution du prix des carburants à la pompe en fonction du prix du baril Brent à l’échelle internationale. Ainsi, à 80 dollars le baril, le prix du gasoil à la pompe est de 10,5 dirhams le litre. Pour un baril de 100 dollars, le litre du gasoil se vend à la pompe à 11,92 dirhams. Quand le prix du baril franchit la barre des 120 dollars, le prix du gasoil dépasse, quant à lui, les 13,5 dirhams le litre. Le cours du baril Brent étant à 107 dollars, ce jeudi 14 avril.

Au cas où le baril frôle les 200 dollars, le prix du gasoil à la pompe pourra dépasser les 20 dirhams le litre, alerte la ministre.

SAMIR et conseil de sécurité énergétique

Benali a également réaffirmé que le renationalisation de la Société anonyme marocaine de l’industrie et du raffinage (SAMIR) ne pourra pas résoudre le problème de la hausse des prix des carburants, indiquant que le fonctionnement de la SAMIR est lié uniquement au stockage. « L’exploitation de la SAMIR ne peut se répercuter sur les prix des carburants que si elle renonce à la marge bénéficiaire, c’est-à-dire qu’elle vend à une marge négative, après avoir investi dans l’entretien de la raffinerie », a-t-elle expliqué.

La ministre a, ensuite, indiqué que le gouvernement était en train de préparer la création d’un conseil de sécurité énergétique, l’objectif étant de suivre de près la situation énergétique du Maroc dans tous les domaines.

Elle a également avoué le manque de transparence dans le secteur, indiquant que son département agit dans le sens de la simplification des procédures et du renforcement de la compétitivité du secteur des carburants, et ce pour assurer la transparence des données sur les marges bénéficiaires des sociétés de distribution. « En ce qui concerne la transparence, le ministère n’a obtenu les données relatives aux prix des carburants qu’après un grand effort », confirmant ainsi l’existence de problèmes « de transparence dans le secteur des hydrocarbures ».

« La volatilité des prix des carburants se poursuivra, et nous essayons de professionnaliser encore plus ce secteur marqué par d’énormes divisions », a conclu Leila Benali.

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