Le 15 février, l’Université Gustave Eiffel à Paris lançait son Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur (ONDES), et par la même occasion, publiait les résultats de la première étude du nouvel organisme.
Celle-ci, entamée en mars 2021, porte sur les discriminations dans l’accès aux formations de niveau masters en France. Les deux principaux critères ayant été étudiés sont la situation de handicap et l’origine maghrébine.
Ce sont 607 masters qui ont été testés, répartis dans 19 universités françaises, toutes disciplines et domaines confondus. “La pénalité subie par un candidat présumé français qui signale son origine par un prénom et un nom d’Afrique du Nord est de 8,6 points, soit 12,3 % de chances en moins de recevoir une réponse positive à une simple demande d’information” dévoile l’étude de l’ONDES.
Toujours selon la même source, “7 % des responsables de formation donnent une réponse défavorable au candidat d’origine maghrébine et favorable au candidat d’origine française”.
Ces discriminations seraient plus fréquentes dans les secteurs du droit, des sciences et technologies, et plus rares en lettres et sciences humaines et sociales. “Ces discriminations sont principalement statistiques, liées au manque d’informations sur la qualité des candidats”, précise l’étude.
En novembre dernier, une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP) en France, menée sous l’égide du service statistique du ministère du Travail (Dares), indiquait que la discrimination à l’embauche à l’encontre des personnes d’origine supposée maghrébine restait “très importante” en France.
En moyenne, à qualité comparable, les candidats dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chances de moins d’être contactés par les recruteurs que celles et ceux portant un prénom et un nom d’origine française.