En France, les Maghrébins subissent une discrimination à l’embauche “très importante”

Selon une récente étude menée en France, un personne supposée d’origine maghrébine a jusqu’à 31,5 de chances en moins d’être contactée par les recruteurs qu’une personne dont le patronyme est d’origine française.

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Un membre du personnel s'entretient avec une personne au guichet de l'agence "Pôle Emploi" de Château-Gombert à Marseille, dans le sud de la France, le 14 décembre 2020. Crédit: Nicolas Tucat / AFP

La discrimination à l’embauche à l’encontre des personnes d’origine supposée maghrébine reste “très importante” en France, selon une note de l’Institut des politiques publiques (IPP) publiée ce jeudi 25 novembre et reposant sur un testing récent de grande ampleur.

En moyenne, à qualité comparable, les candidats dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chances de moins d’être contactés par les recruteurs que celles et ceux portant un prénom et un nom d’origine française, selon cette étude menée sous l’égide du service statistique du ministère du Travail (Dares).

Plus de candidatures à envoyer pour trouver un emploi

L’enquête repose sur l’envoi de CV fictifs en réponse à plusieurs milliers d’offres d’emploi dans une dizaine de métiers distincts (de commis de cuisine à ingénieur production en passant par contrôleur de gestion). Le succès des candidatures est mesuré à partir des taux de rappel, c’est-à-dire la proportion de candidatures pour lesquelles les employeurs manifestent un intérêt.

Il en ressort que pour recevoir le même nombre de réponses positives, une personne d’origine supposée maghrébine “doit envoyer en moyenne 1,5 fois plus de candidatures qu’une personne ayant le même profil mais dont le prénom et le nom sont à consonance française”, selon cette enquête menée entre décembre 2019 et avril 2021 (avec une interruption pendant le premier confinement).

Les discriminations sont “plus faibles, sans s’effacer, parmi les salariés les plus qualifiés”, relève également la note. Ainsi, la discrimination est environ deux fois plus forte dans les métiers peu qualifiés en comparaison de celle observée dans les métiers qualifiés. En outre, la discrimination selon l’origine supposée “concerne aussi bien les candidatures masculines que les candidatures féminines”.