Le FMI rend public son rapport sur le Maroc. Que faut-il en retenir ?

Le conseil d’administration du FMI conclut les consultations de 2021 au titre de l’article IV avec le Maroc, et publie son rapport sur le royaume. Bien qu’ils soient moins optimistes, les chiffres annoncés par le FMI ne contredisent pas les prévisions officielles du Maroc.

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Le siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, janvier 2022. Crédit: Olivier Douliery / AFP

Le 2 février 2022, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV avec le Maroc. L’article IV stipule que le FMI “exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des États membres”.

Selon le document rendu public hier, mercredi 9 février, le FMI estime que l’activité économique au Maroc a récupéré l’essentiel du terrain perdu lors de la récession mondiale de 2020.

Une performance principalement due à la poursuite des mesures de relance budgétaire et monétaire, au rebond des exportations, au dynamisme des envois de fonds et à la récolte exceptionnelle après deux années de sécheresse, précise le rapport.

Rebond progressif

Selon le FMI, le PIB devrait avoir augmenté de 6,3 % en 2021. Une des hausses les plus élevées de la région MENA, qui ne se traduit pourtant pas au niveau de la création de l’emploi. En effet, selon le rapport, le taux de chômage de 11,8 % est toujours supérieur au niveau d’avant la pandémie, tiré par un rebond du taux d’activité. En 2022, le FMI prévoit une croissance du PIB de 3 %, la production agricole revenant à des niveaux moyens et l’activité non agricole continuant de se redresser.

“Les risques inflationnistes devraient s’estomper à moyen terme, à mesure que les pressions sur les coûts résultant des perturbations de l’approvisionnement mondial se résorberont”

FMI

Quant à l’inflation, l’organisme international la qualifie de gérable. “Les risques inflationnistes devraient s’estomper à moyen terme, à mesure que les pressions sur les coûts résultant des perturbations de l’approvisionnement mondial se résorberont”, explique-t-on.

S’agissant du déficit du compte courant, le rapport se révèle optimiste : “Il devrait revenir en 2021 à des niveaux plus proches d’avant la pandémie et se stabiliser autour de 3,5 % du PIB à moyen terme.” Cependant, le FMI appelle à une mise en œuvre rapide et efficace des réformes structurelles qui devrait accroître la croissance à moyen terme.

Évaluation de l’économie marocaine

L’économie marocaine se remet de la récession de 2020. Les services du FMI prévoient une croissance du PIB d’environ 3 % au cours des prochaines années, les effets de la pandémie sur l’activité potentielle se résorbant progressivement et s’accélérant par la suite sous l’effet positif des réformes structurelles.

Recommandant l’adoption d’une politique budgétaire plus stricte que celle actuellement envisagée, les services du FMI s’attendent à ce que le déficit budgétaire diminue très lentement à moyen terme et que le ratio dette publique/PIB se stabilise à près de 80 %.

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Le FMI s’est ensuite félicité de l’engagement des autorités en faveur d’une nouvelle vague de réformes structurelles, notamment la généralisation du système de protection sociale, la mise en œuvre du registre social unifié, la réforme des entreprises publiques et le Nouveau modèle de développement (NMD). Selon le rapport, ces réformes devraient améliorer l’inclusivité et l’efficacité, renforcer la compétitivité des entreprises marocaines, améliorer la gouvernance et dynamiser le capital humain.

Néanmoins, le FMI insiste sur une mise en œuvre “prudente” des réformes pour garantir leur succès. “Étant donné les besoins de financement potentiellement importants associés à ces réformes, l’impact incertain sur la production potentielle et l’étroitesse de l’espace budgétaire, une conception et un ordonnancement soigneux sont nécessaires, sur la base d’un plan de financement adéquat et dans un cadre macroéconomique cohérent et stable”, conclut le rapport.