Affaire Brahim Ghali : vers la fin de l’enquête menée contre l’ex-ministre espagnole Arancha González ?

Pour “irréalité” des accusations, le procureur général de Saragosse a demandé au juge chargé de l’affaire Brahim Ghali de classer l’enquête menée contre l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya.

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L'ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, en octobre 2020. Crédit: Andre Pain / POOL / AFP

Fermant les yeux sur l’entrée en Espagne sous identité falsifiée de Brahim Ghali, le chef du Polisario, en avril 2021, le procureur général de Saragosse a demandé au juge Rafael Lasala, chargé de l’affaire Brahim Ghali, de classer l’enquête menée contre l’ancienne cheffe de la diplomatie espagnole Arancha González Laya et son chef de cabinet Camilo Villarino. Une décision qui intervient “face à l’irréalité des accusations portées contre les deux”, selon le magistrat.

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Dans son plaidoyer en faveur de l’ancienne diplomate, le procureur général a souligné que “les services judiciaires de l’État soutiennent qu’il n’y a plus le moindre doute qu’aucun d’eux n’ait commis les délits de prévarication, de recel et de faux papiers qui font l’objet d’une enquête dans la procédure. Par conséquent, ils exhortent le chef du tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse à ne pas prolonger inutilement l’enquête concernant Laya et Villarino”.

“Courtoisie diplomatique internationale”

Le procureur général a attribué, dans son document, un statut diplomatique à Brahim Ghali (entré en Espagne sous identité de Mohammed Ben Batouche). “Le gouvernement a accordé à Brahim Ghali le traitement correspondant à une délégation officielle pour des raisons de courtoisie diplomatique internationale”, a-t-il affirmé.

“Les délégations officielles ne sont jamais soumises à un contrôle douanier à leur arrivée en Espagne”

Le procureur général de Saragosse

“Les délégations officielles ne sont jamais soumises à un contrôle douanier à leur arrivée en Espagne et en ce qui concerne le contrôle des passeports, elles sont dispensées en pratique du contrôle d’identité et ne procèdent, en application de la réglementation Schengen, qu’au visa des passeports”, soutient-il.

Le magistrat a enfin rappelé que c’est depuis l’Algérie qu’il a été demandé “par téléphone au plus haut niveau diplomatique” que le gouvernement espagnol accueille Ghali dans le pays, une question qui a été discutée “entre les plus hauts responsables diplomatiques des deux États”.