L’un des plus endeuillés en Europe avec plus de 152.000 morts, le pays a subi au tournant de l’année une déferlante Omicron avec des records de contaminations quotidiennes, culminant à plus de 200.000, mais les cas positifs ont amorcé une forte baisse, tandis que les hospitalisations se sont stabilisées.
“Alors que les cas devraient continuer à monter à certains endroits, y compris dans les écoles primaires, nos scientifiques pensent qu’il y a de fortes chances que la vague Omicron ait maintenant atteint son pic au niveau national”, a déclaré Boris Johnson au Parlement. Il a également annoncé que le télétravail n’était plus recommandé officiellement, avec effet immédiat.
À partir de jeudi 27 janvier, le port du masque ne sera plus légalement obligatoire, mais recommandé dans les endroits fermés et bondés, et il est abandonné dès jeudi dans les écoles. Un pass sanitaire ne sera plus imposé pour l’accès aux boîtes de nuit et certains grands rassemblements.
“Alors que le Covid devient endémique, nous devons remplacer les obligations légales par des conseils et recommandations”, a souligné Boris Johnson. Mais si “le Royaume-Uni peut commencer à voir la lumière au bout du tunnel”, il convient toujours de faire preuve de “prudence”, car “la pandémie n’est pas finie”.
Souvent critiqué pour sa gestion chaotique de la crise sanitaire, le dirigeant conservateur a aussi annoncé prévoir en mars la fin de l’isolement pour les cas positifs, déjà réduit à cinq jours moyennant des tests négatifs. Il a précisé qu’il ne comptait pas prolonger les normes imposant l’isolement pour les cas positifs à leur expiration le 24 mars, une date qui pourrait même être avancée.
“Apprendre à vivre avec”
Pour le ministre de la Santé, Sajid Javid, “nous devons apprendre à vivre avec le Covid de la même manière que nous avons appris à vivre avec la grippe”, car “nous ne pouvons pas éradiquer ce virus et ses futurs variants”. S’exprimant lors d’une conférence de presse, il n’a toutefois pas exclu d’éventuels “incidents de parcours”.
Cet assouplissement de mesures jugées liberticides par une partie de la majorité conservatrice est annoncé une semaine plus tôt qu’attendu, dans un contexte de crise sans précédent pour Boris Johnson, englué dans le scandale des fêtes à Downing Street pendant les confinements. Il est rendu possible, selon lui, par le dépistage à grande échelle, une campagne de vaccination massive et les avancées en matière de traitements.
Le télétravail et le port du masque avaient été réintroduits mi-décembre pour freiner la propagation alors “phénoménale” du variant Omicron, mais tous les commerces, dont les discothèques, étaient restés ouverts.
“Nous avons mis en œuvre la campagne de rappel la plus rapide d’Europe, et nous sommes les premiers à émerger de la vague Omicron”, s’est félicité Boris Johnson. “C’est pourquoi nous avons maintenant l’économie et la société les plus ouvertes du continent européen.”
Il a une nouvelle fois appelé les Britanniques qui ne l’ont pas fait à se présenter pour leur rappel de vaccin, car “environ 90 %” des personnes en soins intensifs n’en ont pas eu. Plus de 83 % des Britanniques de plus de douze ans ont reçu deux doses de vaccin contre le coronavirus, et presque 64 % ont eu une dose de rappel — dont plus de 90 % chez les plus de 60 ans en Angleterre, selon Boris Johnson. Le ministre de la Santé a indiqué que les enfants de moins de douze ans “à risque” commenceraient aussi à être vaccinés en janvier.
Les dernières données disponibles montrent aussi une chute de près de 40 % du nombre de nouveaux cas hebdomadaires. Le nombre de patients en soins intensifs, resté faible pendant la vague Omicron, diminue également.
Au Royaume-Uni, chaque nation décide de sa politique en matière de santé. En Écosse, la plupart des restrictions seront levées lundi, permettant la réouverture des discothèques et supprimant la limitation à trois ménages pour les réunions à l’intérieur. Le télétravail reste recommandé.