Carburants : “entre 2016 et 2020, les distributeurs ont engrangé 38,5 milliards de dirhams”

Depuis la libéralisation des prix des hydrocarbures fin 2015, les opérateurs auraient engrangé 38,5 milliards de dirhams, selon le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, la Samir. Détails.

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Pompe à essence
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Lors de son assemblée générale tenue vendredi dernier à Mohammedia, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, la Samir, a dévoilé les bénéfices engrangés par les distributeurs des hydrocarbures depuis que l’Etat a levé la main sur la fixation du prix du gasoil et de l’essence en décembre 2015.

Selon le président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, Houcine Yamani, “les bénéfices des distributeurs des hydrocarbures s’élèvent à 38,5 milliards de dirhams, pour le gasoil et l’essence seulement, entre 2016 – date d’entrée en vigueur de la décision prise sous le gouvernement Benkirane – et fin 2020.” Ce chiffre n’inclut pas les bénéfices liés au fuel industriel et au kérosène, carburant utilisé pour les avions, en situation de quasi-monopole, assure Houcine Yamani. 

Selon ce militant pour la sauvegarde de la Samir, les opérateurs ont engrangé 8,1 milliards de dirhams en 2016 et 9,5 milliards de dirhams en 2017. En 2018, une année marquée par le boycott de plusieurs marques, notamment Afriquia, filiale du groupe Akwa dont l’actionnaire principal est Aziz Akhannouch, les bénéfices ont régressé pour atteindre 6,2 milliards de dirhams. Le même gain a été enregistré en 2019, avant de repartir à la hausse en 2020, malgré la pandémie du Covid-19, en atteignant 8,5 milliards de dirhams. 

Si l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, n’avait pas libéré les prix des hydrocarbures, on aurait pu acheter ce vendredi 17 décembre 2021 à Mohammedia, le gasoil à 9,08 dirhams, regrette Houcine Yamani. S’il avait donné un seul dirham pour chaque litre, on l’aurait acheté à 8,08 dirhams”.

Le président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole relève en outre que la libéralisation des prix a fait passer la marge de bénéfice des opérateurs “de 7 % à 14 %”. En d’autres termes, Houcine Yamani soutient que la libéralisation des prix des hydrocarbures a eu comme résultat direct l’augmentation des bénéfices des distributeurs. 

Pour étayer son propos, le président du Front national a rappelé que l’unique société distributrice d’hydrocarbures cotée en bourse a vu ses bénéfices passer de 317 millions de dirhams en 2014 à 840 millions de dirhams en 2016 après la libéralisation. En 2017, les bénéfices de cette société cotée s’élevaient à 993 milliards de dirhams. “Cela signifie que la marge bénéficiaire a triplé”, conclut-il.