Youssef Madad : “Il y a des lois qui entravent largement la réinsertion des détenus”

A leur sortie de prison, les anciens détenus sont confrontés aux difficultés de la réinsertion. Des obstacles qui engendrent la récidive, aux antipodes du discours officiel, qui place la réinsertion au cœur de la politique carcérale. Décryptage.

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L’administration pénitentiaire organise des manifestations pour les détenus, mais la réinsertion s’arrête après la sortie de la prison. Crédit: MAP

L’association Relais prison-société participe à la campagne pour la dépénalisation des infractions mineures. Pourquoi était-ce important pour votre association, dédiée à la réinsertion des détenus, d’y prendre part ?

Youssef Madad, Cofondateur de l’association Relais prison-société
Nous sommes quatre associations marocaines à mener une campagne visant les infractions mineures. D’abord parce que le Code pénal prévoit énormément de peines privatives de liberté pour des infractions qui ne sont plus en adéquation avec la société marocaine aujourd’hui (comme les relations sexuelles hors mariage ou encore la rupture du jeûne pendant le ramadan). Ensuite, notre expérience sur le terrain nous montre que les peines privatives de liberté de moins de deux ans ne permettent pas la réinsertion, objectif affiché de la politique pénitentiaire au Maroc. En effet, les personnes condamnées à des peines de…
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