Le Maroc classe ses artisans en deux catégories dans un registre national

À son adoption en juin 2020, la loi 50-17 devait permettre de restructurer le secteur de l’artisanat au Maroc. Premier pas de cette ambition, l’adoption du décret d’application par le conseil de gouvernement qui classe désormais les artisans en deux catégories. À terme, les professionnels de ce secteur important de l’économie devraient aussi bénéficier d’une couverture sociale.

Une tisserande à Salé. Crédit : Fadel Senna/AFP

Le Maroc a désormais deux catégories d’artisans. À l’issue du conseil de gouvernement de ce jeudi 16 décembre, le décret d’application de la loi 50-17 fournit un classement des professionnels du métier en deux catégories : l’artisanat d’art et de production lucrative, et l’artisanat de services. Au sein de ces deux catégories, 13 filières et 172 activités vont être réparties dans l’une ou l’autre catégorie pour fournir une classification exacte des métiers dans le Registre national de l’artisan.

Ce dernier s’inscrit dans le cadre du processus de réforme de l’artisanat pour le replacer dans l’économie marocaine. Porté par Nadia Fettah Alaoui, alors ministre du Tourisme et de l’Artisanat, le projet avait conduit à l’adoption, par la Chambre des conseillers, de la loi 50-17 en juin 2020. Dans un contexte lié au Covid-19 qui a révélé l’importance de ce secteur, cette loi devait permettre d’accélérer l’identification des acteurs et fournir un cadre réglementaire pour cette activité spécifique souvent très informelle.

Dans l’attente des décrets d’application, le ministère avait lancé ce travail d’identification des mono-artisans, des entreprises et des coopératives d’artisanat afin de fournir un classement des artisans. L’enjeu majeur était aussi de souligner l’importance de la production d’un secteur qui emploie près de 2,5 millions d’artisans soit 20 % de la population active et contribue à hauteur de 7 % au PIB du Maroc. Il s’agissait ensuite d’étendre le projet royal de généralisation de la protection sociale aux artisans marocains.

D’ici juillet 2022, le département de Fatim-Zahra Ammor envisage de faire bénéficier 750.000 artisans de la couverture sociale. “Le montant de la contribution sera minime : on parle de 130 à 150 dirhams par mois pour l’ensemble de la famille”, confiait cette semaine la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie solidaire dans un entretien accordé à TelQuel.

Durement frappé par la pandémie induite par le Covid-19, l’artisanat devrait ensuite bénéficier d’aide à l’entrepreneuriat dans le cadre des projets Intelaka et Forsa. Il s’agit également de valoriser le secteur par la préservation des savoirs traditionnels et leur protection de l’appropriation culturelle et intellectuelle, des défis pour faire rayonner le secteur à l’étranger.