Vingt-sept ans après la condamnation du jardinier marocain Omar Raddad pour le meurtre de Ghislaine Marchal, une riche veuve, la justice française a décidé, ce jeudi 16 décembre, de rouvrir le dossier. Une première étape vers une éventuelle révision du procès, a appris l’agence AFP de source judiciaire.
“La bataille n’est pas terminée”, s’est félicitée devant la presse l’avocate d’Omar Raddad, Sylvie Noachovitch. Incriminé par la célèbre inscription “Omar m’a tuer”, l’ancien jardinier — qui avait bénéficié d’une grâce partielle en 1996 — a toujours clamé son innocence et souhaite faire annuler sa condamnation de 1994.
Nouvelles empreintes
Omar Raddad avait bénéficié d’une grâce partielle du président Jacques Chirac et d’une libération conditionnelle en 1998, sans pour autant être innocenté ou voir sa condamnation annulée.
La requête en révision s’appuie sur le rapport, en 2019, d’un expert ayant fait de nouvelles analyses de traces ADN découvertes en 2015 sur des scellés et qui n’appartiennent pas à Omar Raddad. Des éléments que TelQuel avait détaillés, en mai 2019.
Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes — deux sont parfaitement exploitables, deux autres partiellement — et ont été retrouvées sur deux portes et un chevron de la cave dans laquelle le corps de Ghislaine Marchal, 65 ans, avait été découvert le 24 juin 1991. Sur ces deux portes avait été écrit avec du sang “Omar m’a tuer” et “Omar m’a t”.
Dans ce rapport rendu en 2019, l’expert avait relevé 35 traces de cet ADN dans l’inscription “Omar m’a t” et concluait en faveur de l’hypothèse d’un dépôt de ces empreintes au moment des faits, et non d’une “pollution” ultérieure, notamment par les enquêteurs.
Depuis 1945, seuls neuf procès en révision ont eu lieu en France.
(avec AFP)