Le Royaume-Uni serait le premier pays à officiellement annoncer un décès dû à Omicron. Très durement touché par la pandémie avec plus de 146.000 morts et autour de 50.000 contaminations quotidiennes, le pays de 66 millions d’habitants a aussi décrété d’autres restrictions pour éviter de voir ses hôpitaux submergés, comme le retour au télétravail, en vigueur depuis ce lundi 13 décembre.
Sur le plan vaccinal, une course contre la montre est engagée. Face à “un raz-de-marée d’Omicron”, selon les termes du Premier ministre Boris Johnson, l’Exécutif a avancé d’un mois l’objectif d’offrir une piqûre de rappel à tous les plus de 18 ans en Angleterre, qui pourront désormais en bénéficier avant le Nouvel An.
“Malheureusement, Omicron génère des hospitalisations et il a été confirmé qu’au moins un patient est décédé d’Omicron”
“Malheureusement, Omicron génère des hospitalisations et il a été confirmé qu’au moins un patient est décédé d’Omicron”, a déclaré le dirigeant conservateur lors de la visite d’un centre de vaccination à Londres. “L’idée qu’il s’agit en quelque sorte d’une version moins virulente du virus, je pense que c’est quelque chose que nous devons écarter, et reconnaître le rythme auquel (sa propagation) s’accélère au sein de la population”, a-t-il ajouté, encourageant la population à demander une troisième dose.
La tâche s’annonce titanesque. Multiplication des centres de vaccination, horaires étendus, déploiement de l’armée : la campagne de rappel, qui consistera à doubler le nombre de troisièmes doses offertes à environ un million par jour, est d’une ampleur “jamais vue” dans le pays, a souligné le ministre de la Santé, Sajid Javid, sur Sky News.
Alors que deux doses de vaccin sont considérées comme insuffisantes pour offrir un bon niveau de protection contre le variant Omicron, environ 40 % des plus de 12 ans en ont déjà reçu une troisième.
Lundi, de très longues queues s’étaient formées devant certains centres de vaccination, alors que le site de réservation du service public de santé (NHS), submergé par la demande, était inaccessible par moments ou opérait selon un système de file d’attente.
“J’ai pris ma matinée pour être vaccinée, car je vais voir mes grands-parents, confie à l’AFP Sarah Jackson, 29 ans, dans le centre de Londres. On m’a dit qu’il y avait une queue de deux heures pour s’enregistrer et ensuite deux heures pour être vacciné.”
Propagation “phénoménale”
De nombreux Britanniques étaient confrontés à un constat d’échec aussi en tentant de se procurer des tests antigéniques gratuits, alors que les personnes totalement vaccinées qui deviennent cas contact doivent désormais se tester quotidiennement pour éviter l’isolement : une mesure qui vise à éviter de paralyser l’économie.
Omicron “se propage à un taux phénoménal, que l’on n’avait jamais vu auparavant”, les infections étant doublées tous les deux à trois jours, a indiqué Sajid Javid.
Le niveau d’alerte Covid a été relevé de trois à quatre, le deuxième niveau le plus élevé, qui indique que “la transmission est élevée” et la pression sur les services de santé “importante ou en augmentation”.
Détecté au Royaume-Uni fin novembre, Omicron devrait très bientôt être le variant dominant, estime le gouvernement. Il représente déjà 40 % des contaminations à Londres, et “d’ici demain, ce sera la majorité des cas” dans la capitale, a prévenu le Premier ministre. Le nombre total de cas d’Omicron identifiés dans le pays était de 3137 dimanche, mais le nombre réel de cas serait bien supérieur.
D’autres mesures ont été décrétées récemment, comme le télétravail et le port du masque dans presque tous les endroits fermés. Malgré cette consigne, le trafic était dense dans le quartier d’affaires de la City, au cœur de Londres, à l’heure de pointe lundi matin, et certains bus étaient bondés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Un passeport sanitaire sera aussi imposé dès mercredi dans les grands lieux de rassemblement, mesure qui fâche une partie des députés de la majorité conservatrice. Soumises au vote des députés mardi, ces nouvelles mesures devraient être adoptées grâce au soutien du parti d’opposition travailliste.
Elles interviennent dans un contexte difficile pour Boris Johnson, fragilisé par une série de scandales liés à des fêtes supposées à Downing Street l’hiver dernier, au moment où les Britanniques devaient limiter leurs interactions sociales.