Parmi les 971 couvertures audacieuses de TelQuel, c’est incontestablement celle-ci, la numéro 33 datant de juin 2002, qui restera pour moi un souvenir impérissable.
Je suis heureuse de me remémorer une époque où une rédaction toute entière avait suffisamment de passion et de cran, assez de moyens et de liberté pour consacrer une couverture et 16 pages à un festival !
Un festival pas comme les autres, un projet culturel qui allait devenir une véritable lame de fond et dont l’équipe de TelQuel, avec à sa tête Ahmed Benchemsi, avait compris et anticipé le sens profond. Triste parce que je dis cela 20 ans après, sachant que la passion de l’équipe TelQuel est toujours la même, mais à une époque où consacrer plus de deux pages à un festival relèverait de l’exploit tant les médias sont affaiblis par le manque de ressources et de moyens.
Médias et culture même combat ! TelQuel, c’est le magazine marqueur pour toute une génération, un hebdomadaire qui, à côté d’autres malheureusement disparus, a su raconter, dénoncer, expliquer et accompagner la transition, puis résister face aux difficultés, changer d’actionnaires et d’équipe tout en assurant la continuité sans jamais manquer son rendez-vous avec les lecteurs. C’est la preuve même de la solidité du projet.
TelQuel c’est aussi un groupe média, avec le défunt Nichane, Telquel Arabi, les éditions spéciales… et une équipe de pros qui se sont succédé tout au long de ces 20 années, dont de nombreux noms qu’on ne peut oublier tels que Hassan Hamdani, Yassine Zizi, Meriem Alaoui Mdaghri, Maria Daif, Ahmed Najim, Driss Ksikes, Ariane Melazini, Mohamed Bouderham, Karim Boukhari, Driss Bennani, Karim Tazi, Jules Crétois, Kawtar Oudrhiri, Zainab Aboulfaraj, Ahmed Arfaoui, Jassim Ahdani, Wassila Slassi, Sara Barghout, Nizar Bennamate, Hayat Gharbaoui, Houssam Hatim, Ghita Ismaili, Yassine Majdi, Anaïs Lefébure, Imane Naciri, Mokhtar Omary, Ahmed Mediani, Abdallah Tourabi, Aïcha Akalay, Thomas Savage, Fatym Layachi, Rachid Tniouini et bien sûr Réda Dalil, directeur actuel, le romancier éditorialiste à la plume déconfinée, indépendant, impartial et honnête.
Il y a aussi, bien sûr, Ahmed Benchemsi, le fondateur fonceur qui fait grincer des dents. Et Réda Allali ! Avec son désormais célèbre Zakaria Boualem, le Guercifi est le garant de la continuité de TelQuel.
A travers ses plumes, TelQuel a su se rendre indispensable. De magazine papier, il a réussi le passage vers le digital. Heureux 20e anniversaire à l’occasion duquel je formule le vœu de voir le nombre d’abonnés se multiplier pour assurer la longévité et l’indépendance de ce magazine de référence. Car une presse forte et indépendante est un des piliers de la démocratie. Hommage donc à Khalid El Hariry qui veille aujourd’hui à ce que TelQuel soit toujours là.