Première séance plénière du quinquennat ce mercredi 13 octobre à la Chambre des représentants. Au bout de sa Déclaration gouvernementale, Aziz Akhannouch a obtenu le vote de confiance de 213 députés de la salle, tandis que 64 ont voté contre. Une seule abstention au compteur.
La majorité gouvernementale est en réalité de 270 sièges sur 395. Où étaient donc passés les 57 autres nouabs du trio RNI-PAM-Istiqlal ? En tous cas, ils n’étaient pas à Rabat.
“C’est une mauvaise coutume qui voudrait faire croire qu’il suffit qu’un certain nombre de députés soient présents pour valider un quelconque texte”, nous répond le chef des Istiqlaliens Noureddine Moudiane. Certes. Mais il s’agit bien de l’acte fondateur du gouvernement Akhannouch au parlement.
C’est qu’“il n’y a pas eu de mobilisation, ni prévision d’hébergement des députés qui viennent de loin” ajoute-t-il, tout en nous remettant dans le contexte : “Ça s’est déroulé de façon accélérée en une semaine, et ça n’a pas été possible de garder les gens ici.”
Député d’Al Hoceima et reconduit au poste de président du groupe Istiqlal, Moudiane n’a pas hésité à tirer plusieurs flèches en direction d’Aziz Akhannouch. Son intervention axée sur les questions sociales et les droits de l’Homme a déplu au nouveau Chef du gouvernement.
Détenus du Hirak, enseignants contractuels, justice territoriale… l’élu des Beni Amart dans le Rif a sorti tous les dossiers sociaux en suspens. Des boulets politiques hérités du gouvernement précédent dans lequel le RNI d’Akhannouch tenait le haut du pavé.
À la riposte, l’intéressé n’a rien promis. Pire, il a personnifié le débat : “Si je veux entendre l’Istiqlal, j’irais à la deuxième Chambre, car je n’arrive à entendre que Moudiane à la première”, a-t-il lâché, la mine remontée contre un adversaire de circonstance.
Ce vif échange entre deux supposés alliés de la majorité pourrait-il augurer d’une crise interne entre deux des trois composantes du gouvernement, le PAM n’étant visiblement pas concerné par ce clash ?