Sahara : le Maroc donne finalement son aval à l’ONU pour la nomination de son envoyé personnel, Staffan de Mistura

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a entamé le 14 septembre des consultations auprès des membres du conseil de sécurité pour la nomination de l’Italo-Suédois Staffan de Mistura en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara, a appris la MAP auprès de sources diplomatiques.

Par

Staffan de Mistura, en décembre 2018, alors envoyé personnel de l’ONU en Syrie. Crédit: Fabrice Coffrini / AFP

Poussée par le Polisario et l’Algérie, la candidature de Staffan de Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara ne faisait pas l’unanimité du côté marocain. Spécialiste des zones de conflits “chauds” (où il y a affrontement armé), ce profil avait poussé le Maroc à émettre des réserves quant à sa nomination.

Le royaume a néanmoins accepté celle-ci, a appris la MAP après avoir contacté l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale. Selon ce dernier, des consultations avec les membres du conseil de sécurité pour la nomination de Staffan de Mistura en tant que nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara sont en cours. “L’annonce de la nomination de M. Staffan de Mistura se fera dans les prochains jours, après l’aval des membres du conseil de sécurité”, a assuré Omar Hilale à la MAP.

“L’annonce de la nomination de M. Staffan de Mistura se fera dans les prochains jours, après l’aval des membres du conseil de sécurité”

Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU

Selon la même source, le Maroc a été consulté au préalable au sujet de cette nomination et a déjà notifié son accord à Antonio Guterres : “L’accord du Maroc émane de sa confiance permanente et son soutien constant aux efforts du secrétaire général de l’ONU pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis au différend régional sur le Sahara marocain.”

Un poste vacant depuis 30 mois

Interrogé sur le retard qu’a pris la nomination du successeur de l’ancien envoyé personnel pour le Sahara, Horst Köhler, qui a démissionné il y a 30 mois, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU a expliqué que le secrétaire général de l’ONU devait, premièrement, “trouver le candidat qualifié et de stature internationale pour la reprise du processus politique là où il s’est arrêté avec M. Köhler, ce qui n’était pas aisé”.

“M. de Mistura est un socle de l’ONU dans ses efforts pour le règlement pacifique des différends. Il a fait ses preuves en Syrie, en Afghanistan, en Irak et en Afrique”

Omar Hilale

“M. de Mistura est un socle de l’ONU dans ses efforts pour le règlement pacifique des différends. Il a fait ses preuves en Syrie, en Afghanistan, en Irak et en Afrique. Sa longue expérience diplomatique internationale, ses origines méditerranéennes qui ont forgé sa connaissance approfondie des problèmes de cette région, sa compréhension des menaces sécuritaires et de déstabilisation en Afrique du Nord, ainsi que son indépendance et neutralité onusiennes lui seront d’un grand apport pour mener, de manière sereine et fructueuse, la facilitation du processus politique de ce différend régional”, a-t-il ajouté.

à lire aussi

Deuxièmement, “les autres parties ont longuement tergiversé et usé, deux ans et demi durant, de faux fuyants pour refuser plusieurs candidats hautement qualifiés du secrétaire général”, a-t-il affirmé, pointant notamment du doigt “l’Algérie et son groupe séparatiste armé”, qui ont rejeté la candidature de l’ancien Premier ministre de la Roumanie, Petre Roman, puis quelques mois après, celle de l’ex-ministre des Affaires étrangères du Portugal, Luis Amado. Deux candidats pour lesquels le Maroc avait notifié son accord au secrétaire général de l’ONU. “Ainsi, et afin de contourner leur obstruction à tout candidat émanant d’un pays tiers, M. Guterres a-t-il dû puiser cette dernière candidature dans le sérail onusien”, a-t-il souligné.

L’ambassadeur Hilale a également rappelé que le royaume a réaffirmé, durant les deux précédentes tables rondes de Genève, en présence des ministres algériens Lamssahel, puis Lamamra, que “la solution au différend sur le Sahara marocain ne saura être que l’autonomie, rien que l’autonomie et uniquement l’autonomie, et ce dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale marocaines”.

(avec MAP)