Le dernier combat du Captain Ni’mat, de Mohamed Leftah
«Le dernier combat du captain Ni’mat»
85 DH
Ou
Le captain Ni’mat est un sexagénaire égyptien, installé au Caire dans l’un de ses quartiers les plus chics. Il a une femme, et une carrière militaire dont il a été injustement déchu. Retraité au moment où commence le récit, Ni’mat se découvre une attirance pour les hommes, qui se transforme en passion charnelle. C’est auprès d’Islam, son domestique noir, qu’il fait alors l’expérience d’un amour différent, plus fort et jouissif que tout ce qu’il a pu ressentir auparavant. Loin de toute convention, Leftah fait table rase des passions dont il ne faut pas parler, avec une audace qui lui est propre, dans ce roman publié à titre posthume en 2010. Subjuguant par sa lucidité, Le dernier combat du Captain Ni’mat rend hommage à la puissance de l’individualité, chante la cruauté de la beauté, et puise dans la sagesse et la spiritualité de la poésie arabe préislamique, afin d’émettre une critique virulente à l’égard de la montée de l’intégrisme religieux en Égypte, et plus généralement au Maghreb.
«Le dernier combat du captain Ni’mat»
85 DH
Ou
Roses et cendre, correspondance entre Mohamed Choukri et Mohamed Berrada
Que peuvent bien receler deux décennies d’amitié profonde entretenue par deux sommités de la littérature marocaine ? Des confidences quotidiennes, des vers inédits, des doutes existentiels, des réflexions sur la condition de l’écrivain marocain arabisant parsemées d’envolées lyriques, des questionnements sur leurs ambitions et rêves respectifs ainsi que sur leur rapport maudit à l’inspiration. Paru pour la première fois en 2000 en langue arabe, Roses et cendre est une correspondance restituée par les deux auteurs, et traduite pour la première fois en français en 2021. On y retrouve les coulisses de l’écriture du Pain Nu de Mohamed Choukri, des bribes des multiples voyages de Mohamed Berrada, les habitudes tantôt tangéroises, tantôt rbaties de Choukri et Berrada, ainsi que les confessions de deux écrivains qui se cherchent dans leur écriture. Si depuis la nuit des temps, les correspondances entre auteurs et artistes ont toujours alimenté et commenté les paysages et courants littéraires et leurs époques, celle de Choukri et Berrada, ne serait-ce que par sa spécificité marocaine, demeure unique en son genre.
Soleil arachnide, de Mohamed Khaïr-Eddine
“Arachnide” se dit d’un insecte, d’un arthropode sans pattes abdominales. Et Mohamed Khaïr-Eddine, perle aussi précieuse que mystérieuse de la poésie marocaine, aime les oxymores. Alors, dans ce recueil de poésie froid et brûlant à la fois, qui sent la sécheresse de Souss-Massa et l’humidité des larmes arrachées par la brutalité de la vie, l’auteur s’attelle à réinventer les règles de la poésie telle qu’on la connaît. Car s’il y a bien une chose dont il est convaincu, c’est que le poète est maître du monde qu’il crée : dans Soleil arachnide, peu importent la ponctuation et les majuscules, la linéarité des vers ou encore la fidélité aux rimes en fin de phrase. Khaïr-Eddine, lui, privilégie un univers où le sens n’est perceptible qu’au milieu du chaos des mots, et où la poésie n’est que le miroir d’un cœur enflammé et d’une poésie enragée. En bref, un voyage dans les ténèbres d’un poète amoureux de sa tourmente.
Celui qui est digne d’être aimé, de Abdellah Taïa
Il s’agit de son onzième roman, et de l’un de ses plus réussis : près de vingt ans après ses débuts dans l’écriture, les personnages de Abdellah Taïa semblent avoir mûri en même temps que lui. Dans Celui qui est digne d’être aimé, un roman épistolaire composé de quatre lettres, toutes rédigées par Ahmed, le narrateur, Abdellah Taïa règle des comptes avec sa mère, ses ex, et avec cette France qui l’a accueilli il y a vingt ans. À mi-chemin entre le long procès-verbal et le monologue tragique, Taïa emploie les mots qui brûlent, et pose les questions qui font mal. C’est qu’au-delà de toute la rage affective et émotionnelle que peut ressentir Ahmed, il est mis face à constat : Emmanuel, son ex, l’a colonisé. Oui, colonisé. Le fils homosexuel, considéré indigne d’être aimé par son Maroc, ne pouvait mieux faire qu’aller chercher l’amour dans les bras de ce blond aux yeux bleus, qui lui, accepte son homosexualité, mais pas sa maghrébinité. C’est ainsi qu’Ahmed se transforme en “petit pédé parisien bien comme il faut”, tout en reconnaissant avoir participé à sa propre colonisation. Derrière ses personnages, l’auteur tend un miroir à son lecteur marocain, et le met face à la réalité de tous les ancrages coloniaux qui persistent dans son quotidien. Une lecture aussi puissante que cruciale, où le livre devient reflet de l’écrivain.
L’Amour dans les pays musulmans, de Fatema Mernissi
«L’Amour dans les pays musulmans- A travers le miroir des textes anciens»
20 DH
Ou
Une ode à l’amour, dans ses sens les plus vastes et étroits, dans sa forme la plus noble et pure, c’est ce que présente l’immense Fatema Mernissi dans L’Amour dans les pays musulmans, un de ses textes les plus méconnus, mais non dénué d’importance. Initialement, il paraît sous la forme d’un numéro spécial du magazine Jeune Afrique en 1986. Des années plus tard, Fatema Mernissi reçoit un coup de fil de Layla Chaouni, fondatrice de la maison d’édition Le Fennec, qui lui propose de publier le texte sous la forme d’un essai dans sa collection poche. Derrière un ton léger et plein d’humour qu’on lui connaissait bien, Fatema Mernissi voyage à travers les vers des poètes et philosophes préislamiques, et pose des questions d’ordre quasi existentiel : quel est le rapport des femmes et hommes musulmans à l’amour ? Qu’est-ce que la passion et le plaisir dans le monde musulman ? Quelle est la spécificité des notions de fidélité, jalousie, séduction, mariage dans l’imaginaire collectif des musulmans ? Subtilement, Fatema Mernissi rétablit des vérités sur l’amour et la passion longuement camouflées, noyées sous le flot des amalgames et des généralisations, dans un texte où la beauté du sens est envoûtante.
«L’Amour dans les pays musulmans- A travers le miroir des textes anciens»
20 DH
Ou
Comme un été qui ne reviendra pas, de Mohamed Berrada
Dans ce roman de formation, Mohamed Berrada semble s’adresser au jeune homme qu’il était lorsqu’il est parti s’installer au Caire afin de poursuivre ses études universitaires dans les années 1950. D’un œil mûri et distant, il voit défiler de nouveau les charmes et les vices de l’Égypte, cette seconde patrie qui l’a accueilli, mêlant analyse et nostalgie. Dans Comme un été qui ne reviendra pas, on retrouve des noms incontournables, dont la seule prononciation évoque des souvenirs propres à chacun : Oum Kalthoum, Naguib Mahfouz, Gamal Abdel Nasser… Entre premières rencontres amoureuses, débats politiques enflammés, mal du pays, amour de la Palestine, le roman retrace finalement la maturation d’un jeune étudiant devenu l’un des plus éminents écrivains marocains.
«Comme un été qui ne reviendra pas»
55 DH
Ou