«Histoire immortelles, ou les combattants à la coiffe anonyme»
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Ce n’est pas fortuit si ce livre est préfacé par Moulay Ismaïl Alaoui. En effet, en préfaçant cette œuvre poétique de Ahmed El Gharbaoui, l’ancien secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) rend en même temps hommage à un militant de longue date.
“Ahmed El Gharbaoui, “Si Ahmed” comme nous l’appelions, nous autres, ses collègues et/ou ses camarades, est de cette catégorie de personnes dont le cours de la vie impose le respect et invite, en tant qu’exemple, à la méditation, mais surtout à l’action (…) Si Ahmed était de toutes les causes justes. Celle des masses déshéritées de son peuple et des autres peuples ; celles des luttes de libération tant politiques que sociales de tous les peuples y compris et à leur tête, son propre peuple”, écrit Moulay Ismaïl Alaoui.
Ahmed El Gharbaoui n’était pas qu’enseignant chercheur, il était également un homme de lettres qui aimait Arthur Rimbaud, Lautréamont, Federico Garcia Lorca et Louis-Ferdinand Céline.
Dans cette œuvre poétique, écrite entre vers et prose, transparaissent des principes pour lesquels le défunt a lutté toute sa vie, alors que le présent texte a été écrit quand il avait tout juste 20 ans.
Dans un texte d’introduction, Jacques Alessandra est subjugué : “Les images d’horreur et de sang sont récurrentes. Sang, salive, brûlure, déchirure, enlisement, nuit et silence effrayant, anthropologie, torture. Délire ou réalité, le lecteur reste figé entre ces deux attitudes avec les respirations poétiques et lyriques des poèmes d’amour. Des personnages hantent le chaos : le cireur de chaussures, le berger, le laboureur”.
Toutes ces figures du petit peuple pour lesquelles Ahmed El Gharbaoui se battra à travers l’action politique et syndicale, mais aussi à travers ses écrits.
La parole plus que la langue
“A la limite de la Palestine, du Sahara et de l’ombre
Il y a le sabre, il y a le crime
Il y a que l’argent est lâche
Et aussi mille absences et mille tragédies”, s’écrie-t-il en poésie pour dénoncer toutes les tragédies affligées aux peuples des vaincus.
“Car sur les divers fronts embrasés la flamme n’a plus de sens.
Comme n’a de sens tout homme qui dans la solitude se tue
De par la mer, de par la terre, de par le sang
Nous sommes tous dignes de mourir et dignes de vaincre”
Comme on le voit, son souci de la liberté des peuples ne s’arrête pas à l’intérieur de nos frontières, mais concerne tous les fronts ouverts, qu’ils soient universels ou individuels.
Les grands hommes ne meurent jamais. Leurs travaux et traces demeurent dans la pensée, le temps et l’histoire. Conserver la mémoire de cet intellectuel qui a consacré sa vie à la recherche et à l’université marocaine, ne serait-ce qu’à travers ses poèmes, serait lui rendre l’hommage qu’il aurait dû mériter de son vivant.
“Posséder la langue n’est pas posséder la parole”, clamait-il. La parole étant plus importante que la langue qui la porte, elle doit être libre de s’exprimer, l’essentiel étant le message et non la langue qui le porte.
“Silence. Silence. Chaque silence est un éclatement. Une balle dans la tête. Silence. Silence. Chaque silence est un jaillissement de feuilles. Chaque cri est une tombe dans la tête. Un cimetière dans la sang”, une prose forte où on devine des drames infinis.
Ahmed El Gharbaoui est né en 1940 dans le Rif, qui apparaît dans ses écrits comme ces zones de sang et de sacrifices à travers le monde, qu’il n’a pas cessé de dénoncer.
Il soutient une thèse d’État à La Sorbonne en 1980 qui lui ouvre les portes de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il était aussi un grand progressiste et un syndicaliste engagé. Il s’est éteint en 1999.
Histoires immortelles ou les combattants à la coiffe anonyme, de Ahmed El Gharbaoui, éd. Studiolo.
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